Bonnenote.fr fait varier ses tarifs selon la longueur des devoirs et le délai de réalisation. | Steven Worster (CC BY-ND 2.0)

« Un Uber des devoirs » et « une marchandisation de l’éducation », qui vont « accroître les inégalités entre lycéens ayant les moyens de payer leurs devoirs et les moins aisés » : c’est en ces termes que le Syndicat général des lycéens (SGL), premier syndicat lycéen, a demandé la fermeture du site Bonnenote.fr, qui propose la rédaction payante de devoirs pour les collégiens, lycéens et étudiants.

« Je ferai ce qui sera utile de faire », a réagi sur BFM-TV la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, pour qui « ce [système] n’est pas acceptable ni conforme aux valeurs et aux repères que l’on défend à l’école, et notamment la nécessité de travailler et de faire des efforts ».

De son côté, Bonnenote.fr dit permettre aux élèves et étudiants francophones « du monde entier » « de faire appel à des rédacteurs spécialisés par matière et niveau académique afin de les aider à réaliser des devoirs de qualité » et « sur mesure » dans une centaine de matières. Il suffit d’indiquer le type de devoirs à effectuer, le nombre de pages voulues et le délai. Par exemple, pour une dissertation de philosophie de trois pages, rendue douze heures après la commande, il en coûte 66,24 euros. Si le devoir est pour deux semaines plus tard, le prix baisse à 31,68 euros.

Pas une première en France

Les rédacteurs sont « méticuleusement sélectionnés », assure ce site créé il y a deux mois. Il s’agit de professeurs, doctorants, diplômés, étudiants en fin d’études, qui « ont tous pour intérêt commun d’aider et de partager leurs connaissances », poursuit-il.

« Il est dit clairement qu’on n’a pas le droit de rendre ce devoir à son établissement. C’est uniquement pour aider », s’est justifié, sur Europe 1, Victor Der Megreditchian, 24 ans, le fondateur de l’entreprise. « Je savais que, moralement, ce serait difficile d’expliquer ce que l’on voulait faire », a-t-il néanmoins reconnu.

Ce type de services, qui existe depuis longtemps aux Etats-Unis, n’est pas une première en France. En 2009, le site Faismesdevoirs.com avait, sur le même concept, suscité une intense polémique, et fermé après seulement quelques jours d’existence.