François Hollande en visite sur le site Alstom de Belfort, mercredi 22 février. | VINCENT KESSLER / AFP

Une nouvelle mise en garde. Comme il le fait régulièrement depuis plusieurs semaines, François Hollande, qui redoute une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle, a prévenu des risques du protectionnisme, que ce soit aux Etats-Unis ou en France. Profitant d’un déplacement sur le site d’Alstom, à Belfort, mercredi 22 février, il a ainsi dénoncé les « apôtres » de Donald Trump qui « pensent que l’on pourrait faire mieux en étant enfermé dans nos frontières ».

« Que se passerait-il ici, si l’on était enfermé dans nos frontières ? Vous exportez 50 % de votre production à l’étranger », a-t-il lancé devant les salariés de l’entreprise qui fabrique notamment des locomotives et des motrices TGV. « C’est pour ça que nous ne pouvons pas accepter des solutions de protectionnisme, de nationalisme, qui nous mettraient dans une très grande difficulté », a-t-il ajouté.

Le président avait auparavant visité un site du géant américain General Electric, qui a acheté la branche énergie d’Alstom. « Si j’avais considéré qu’il ne fallait pas que les Etats-Unis investissent en France, il n’y aurait pas eu l’opération avec General Electric, [et donc] il n’y aurait pas des créations d’emplois aujourd’hui, il n’y aurait pas les investissements », a-t-il souligné.

« On n’a pas terminé »

M. Hollande avait décidé de cette visite sur le site d’Astom pour vanter les annonces gouvernementales de l’automne 2016 en faveur du sauvetage du site, qui devraient se concrétiser cette semaine. Le chef de l’Etat a en effet rappelé que la SNCF devait passer jeudi 23 février une commande de 15 rames TGV qui seront dévolues à la ligne Paris-Bordeaux. Deux autres projets sont toujours en cours de discussion : des TGV pour l’Italie et des locomotives qui seront affectées au secours des trains en panne. Le président a indiqué que l’exécutif était « mobilisé » sur ces deux dossiers mais que tout ne dépendait pas de lui. « On va y travailler d’ici à mai », a-t-il promis aux salariés en aparté, à l’issue de son discours.

« A un moment, vous m’avez blessé, quand vous avez dit qu’il ne fallait pas que Belfort soit un nouveau Florange. Mais à Florange, il n’y a eu aucun licenciement. » François Hollande

Comme il le fait activement depuis qu’il a renoncé à briguer un deuxième mandat, François Hollande a profité de cette visite pour vanter son bilan. « A un moment, vous m’avez blessé, quand vous avez dit qu’il ne fallait pas que Belfort soit un nouveau Florange, a-t-il glissé à des syndicalistes, à la fin de sa visite. Mais à Florange, il n’y a eu aucun licenciement, on a maintenu tous les emplois. » Il a également défendu sa politique en faveur de la compétitivité des entreprises : « Il faut faire des choix. Ça m’a été souvent reproché. J’ai voulu baisser les charges des entreprises pour qu’elles investissent, embauchent, exportent. (…) Mais on n’a pas terminé. On n’a jamais terminé… » Comme une pointe de regret.