Le militant de l’opposition Ildar Dadine participe à une manifestation sur la place Bolotnaïa, le 6 avril 2014. | PHILIPP KIREEV / AFP

La Cour suprême russe a ordonné de « libérer Ildar Dadine et de reconnaître son droit à une réhabilitation », selon l’agence de presse Interfax. Cet opposant de 34 ans avait été condamné en décembre 2015 à deux ans et demi de camp pour avoir participé à plusieurs manifestations non autorisées.

Le 10 février, la Cour constitutionnelle avait demandé la révision de sa peine, les manifestations auxquelles il avait pris part n’ayant pas menacé « la sécurité des citoyens ou de l’ordre public ». C’est la seule personne à avoir été emprisonnée en vertu d’une loi adoptée à l’été 2014, qui sanctionne les violations répétées des règles relatives aux rassemblements publics.

« Il a été torturé »

« Maintenant je peux aller à Barnaoul [Sibérie] pour le retrouver », a déclaré à la télévision indépendante Dojd sa femme, Anastasia Zotova. Elle a ajouté envisager de déménager à l’étranger, affirmant avoir « très peur qu’ils le libèrent aujourd’hui mais qu’ils viennent l’arrêter à nouveau le jour suivant ».

« C’est une excellente nouvelle, mais il est important de se rappeler qu’il était innocent, qu’il a été emprisonné un an et demi et a été torturé », a pour sa part déclaré sur Twitter le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny.

D’abord détenu dans un camp de Carélie, dans le nord-ouest du pays, Ildar Dadine avait été transféré à Barnaoul, près de la frontière avec le Kazakhstan, la Mongolie et la Chine, après avoir dénoncé des tortures et des passages à tabac infligés par ses gardiens.