Les trois suspects arrêtés mardi 22 février, soupçonnés de vouloir commettre une action violente, étaient toujours entendus par les enquêteurs qui tentent de connaître leurs motivations, selon des sources judiciaires.

Les trois hommes, âgés de 19, 27 et 31 ans, ont été arrêtés mardi à Marseille, Clermont-Ferrand et dans le Val-de-Marne, onze jours après un coup de filet antiterroriste dans l’Hérault.

Deux hommes et une adolescente avaient en effet été arrêtés le 10 février, suspectés de préparer un attentat « imminent », selon le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux. Les enquêteurs avaient retrouvé lors des perquisitions quelques dizaines de grammes de TATP, un explosif artisanal prisé des djihadistes, et du matériel utilisé pour la fabrication d’engins explosifs.

Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme de 19 ans, domicilié à Marseille, était en lien avec le plus âgé des suspects interpellés dans l’Hérault, sans que soit précisée la nature de leurs contacts.

Conversations en ligne

Les trois hommes arrêtés mardi, très actifs sur les réseaux sociaux, étaient surveillés par les services antiterroristes. Selon plusieurs sources proches de l’enquête, ils avaient évoqué dans des conversations en ligne des projets d’actions violentes. Une enquête préliminaire avait été ouverte début janvier par le parquet de Paris.

Ils avaient fait part de leur volonté « de partir en Syrie ou à défaut de commettre une attaque en France », sans pour autant qu’une cible précise n’ait pu être déterminée à ce stade, selon l’une des sources.

Les trois hommes, qui avaient fait connaissance sur les réseaux sociaux, s’étaient rencontrés à Marseille fin janvier. Deux d’entre eux, les suspects domiciliés à Marseille et à Clermont-Ferrand, étaient connus des services spécialisés pour leur appartenance à la sphère salafiste djihadiste, selon la même source.

L’enquête s’est accélérée le 10 février, dans la foulée du coup de filet dans l’Hérault lorsque les policiers ont repéré un message du suspect arrêté à Marseille préconisant à ses deux amis de « se mettre au vert », a relaté la source proche de l’enquête.

Lors des perquisitions menées mardi, aucun explosif n’a été retrouvé. Les enquêteurs ont saisi deux gilets tactiques, une grenade d’exercice, un couteau et deux armes Airsoft (kalachnikov et fusil à pompe), de la documentation liée à l’organisation djihadiste Etat islamique et des supports numériques, toujours en cours d’exploitation, selon la même source.