Les autorités gambiennes ont arrêté, lundi 20 février, l’ancien chef de l’Agence nationale de renseignement, Yankuba Badgie, dont les services sont accusés par les ONG des droits humains d’avoir torturé et tué des opposants à l’ex-président Yahya Jammeh, parti en exil en janvier.

En plus de Yankuba Badgie, l’ancien directeur des opérations de renseignement, Cheikh Omar Jeng, a lui aussi été arrêté lundi, a déclaré mardi le porte-parole de la police, Foday Conta.

Réformes

Yahya Jammeh avait mis sur pied l’Agence de renseignement en 1994, année où il s’était emparé du pouvoir, et elle était vite devenue l’organisme étatique le plus redouté.

Le gouvernement du président Adama Barrow, qui a battu Jammeh à la présidentielle du 1er décembre 2016, a privé l’agence de son pouvoir d’arrêter des personnes, a changé son nom en Agence de renseignement d’Etat, et s’est engagé à continuer à la réformer.

Les arrestations menées lundi sont les premières à viser de hauts responsables gambiens depuis que Jammeh est parti en exil en Guinée équatoriale, sous la pression des dirigeants d’Afrique de l’Ouest qui avaient déployé des troupes afin de le contraindre à s’incliner devant le résultat du scrutin.