Des musulmans prient pour l’aïd el-Kébir, qui marque la fin du ramadan, à Marseille, le 8 août 2013. | © Philippe Laurenson / Reuters / REUTERS

Un rapport publié mercredi 22 février par le centre de réflexion Terra Nova, proche du PS, prône une représentation de l’islam de France moins centralisée et l’instauration de deux jours fériés, un musulman et un juif, à la place des lundis de Pâques et de Pentecôte.

Cette étude, intitulée « L’émancipation de l’islam de France », constate les limites de la représentation de la deuxième religion en France par le Conseil français du culte musulman (CFCM). 

« Cette tentative de centralisation a été contre-productive car la représentation de l’islam en France est malmenée par le jeu des Etats étrangers qui gardent la main. »

Partir du local

A rebours de l’Institut Montaigne, think tank libéral qui suggérait en septembre 2016 l’élection d’un « grand imam de France », Terra Nova pense qu’« il convient de ne pas accorder un monopole de la représentation de l’islam à une seule institution mais de partir du local et de la diversité réelle des sensibilités ».

« On pourrait ainsi envisager de reconstruire le CFCM à partir des conseils régionaux du culte musulman (CRCM), qui sont plus représentatifs de la réalité de l’islam en France et qui ont établi des relations constructives avec les préfectures et les collectivités locales », propose le rapport.

Cette évolution serait, selon Marc-Olivier Padis, directeur des études de Terra Nova,à la fois adaptée à l’islam en France — sunnite, sans autorité cléricale unique — et conforme à « l’esprit libéral » de la loi de 1905, « qui ne veut pas avoir à traiter avec les clergés mais avec les communautés de fidèles ».

Deux jours fériés juif et musulman

Terra Nova relance l’idée de l’instauration de deux jours fériés juif et musulman à la place de deux lendemains de fêtes chrétiennes, « pour que toutes les confessions soient traitées à égalité ». Ainsi, Kippour et l’aïd el-Kébir se substitueraient aux lundis de Pâques et de Pentecôte.

Cette évolution, qui a déjà été plusieurs fois proposée, est rejetée par la Conférence des évêques de France, et n’est réclamée ni par les organisations musulmanes ni par les organisations juives. A l’exception de l’UOIF (proche des Frères musulmans), qui souhaiterait que les deux aïd (el-Fitr et el-Kébir) soient fériés.