Stephen Bannon, conseiller à la Maison Blanche, lors de la CPAC le 23 février 2017. | MIKE THEILER / AFP

Jeudi 23 février

Le plus proche conseiller du président américain Donald Trump a salué jeudi 23 février le rassemblement du camp conservateur autour du nouveau locataire de la Maison Blanche, déclarant l’avènement d’un nouveau « nationalisme économique ».

« Un nouvel ordre politique est en train de se former », a déclaré Stephen Bannon, conseiller de l’ombre avare de déclarations publiques, lors de la grande conférence annuelle CPAC près de Washington. « Que vous soyez populiste, libertarien ou nationaliste économique, nous regroupons de nombreuses opinions diverses, a dit M. Bannon. Mais le coeur de nos convictions est que nous sommes d’abord une nation, pas une économie insérée dans l’économie mondiale avec des frontières ouvertes. » « Nous sommes une culture et une raison d’être, c’est ce qui nous unit », a ajouté celui qui dirigeait le site Breitbart avant de rejoindre l’équipe de campagne du républicain en août 2016.

La famille conservatrice, réunie jusqu’à samedi, a mis ses différends avec Donald Trump en sourdine depuis son élection, satisfaite de ses premiers pas au pouvoir. « 2017 sera une année historique », a clamé son ex-rival ultra-conservateur, le sénateur du Texas Ted Cruz, prédisant que le nouveau Congrès serait le plus productif depuis des décennies.

Le tweet du jour

  • « Chicago a besoin d’aide ! »

Le président des Etats-Unis a une nouvelle fois pointé du doigt la ville démocrate de Chicago pour ses records de criminalité. La veille avait été la journée la plus mortelle de l’année jusqu’à présent, avec sept meurtres. « Sept personnes tuées par balle hier à Chicago. Que se passe-t-il là bas ? Complètement hors de contrôle. Chicago a besoin d’aide ! », a tweeté Donald Trump.

Le chef de la police de Chicago a réagi en rappelant que la ville avait « fait des demandes à la Maison Blanche et au département de la Justice pour qu’ils nous aident dans notre travail, en augmentant les poursuites fédérales contres les armes et en ayant davantage d’agents du FBI, de la DEA et de l’ATF, en ayant davantage de financements pour de l’encadrement et des emplois en formation. Nous attendons toujours une réponse de l’administration à notre demande », a déclaré Eddie Johnson jeudi soir.

En bref

  • Caitlyn Jenner n’est pas contente

La star de téléréalité a vivement réagit à l’annonce faite mercredi sur la suppression de protection pour les jeunes transgenres. Les ministères de la justice et de l’éducation, dirigés tous deux par des conservateurs chrétiens, avaient publié un bref communiqué indiquant qu’ils « retiraient les recommandations faites au titre de l’article IX [anti-discrimination] en 2015 et 2016 », sur l’accès à des installations non-mixtes, comme des vestiaires ou des toilettes par exemple.

La star transgenre avait soutenu Donald Trump durant sa campagne, déclarant que le milliardaire était « très favorable aux femmes et aux droits des personnes LGBT ». « J’ai un message pour Donald Trump, de républicaine à républicain, c’est un désastre. Vous avez fait la promesse de protéger la communauté LGBTQ. Appelez-moi », déclare-t-elle désormais dans une vidéo. Elle assure aussi aux enfants trans qu’ils « sont en train de remporter la bataille même s’ils n’en ont pas l’impression en ce moment ». Sans surprise, les réactions n’ont pas été tendres sur les réseaux sociaux.

  • Les prisons privées reprennent du service

Le ministère américain de la Justice a annulé une directive de l’ancien gouvernement de Barack Obama qui visait à mettre fin à l’utilisation de prisons privées pour les détenus fédéraux. Dans une lettre adressée au chef de l’administration pénitentiaire, datée de mardi et rendue publique jeudi, le nouveau ministre conservateur de la justice Jeff Sessions annonce « abroger » une circulaire d’août 2016 de l’ancien gouvernement, intitulée « Réduire l’utilisation des prisons privées ».

L’ancien exécutif avait décidé de ne plus utiliser à terme ces prisons, en raison des problèmes constatés dans ces établissements. Cette décision n’est pas une surprise : les actions d’entreprises de prisons privées avaient bondi à Wall Street après l’élection de Donald Trump.