Les forces irakiennes avancent sur l’aéroport de Mossoul le 23 février. | AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Les forces d’élite irakiennes sont entrées vendredi 24 février dans la partie occidentale de Mossoul, leur premier grand succès dans la bataille pour la reconquête de l’ouest de la deuxième ville d’Irak (nord) encore aux mains de l’organisation Etat islamique (EI).

Appuyés par l’aviation de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et celle de l’armée irakienne, soldats et policiers irakiens ont rencontré peu de résistance des jihadistes à l’aéroport situé à la périphérie sud-ouest de Mossoul. « Je peux confirmer que l’aéroport est totalement libéré », a déclaré vendredi le général Abbas al-Joubouri, commandant de la Force d’intervention rapide du ministère de l’intérieur qui a dirigé l’assaut.

Les forces irakiennes ont sécurisé et nettoyé cet aéroport désaffecté depuis que l’EI a chassé l’armée de Mossoul et de sa région en juin 2014, lors d’une offensive éclair qui lui avait ensuite permis de proclamer un « califat » à cheval sur l’Irak et la Syrie. Les jihadistes avaient détruit les bâtiments de l’aéroport après le début de l’offensive irakienne pour la reprise totale de Mossoul le 17 octobre, selon le général Joubouri.

750 000 habitants à l’ouest de Mossoul

Dans l’ouest de Mossoul, les forces irakiennes risquent d’affronter une résistance bien plus importante de l’EI. Quelque 2 000 jihadistes s’y trouvent encore selon les estimations du renseignement américain. Encerclés de tous les côtés, ils devraient vendre chèrement leur peau en menant des attentats suicide, la hantise des soldats irakiens.

L’ONU et les ONG s’inquiètent pour les 750 000 habitants de Mossoul-Ouest, dont près de la moitié sont des enfants. Leurs conditions de vie sont de plus en plus difficiles dans cette zone désormais coupée de l’extérieur et privée d’approvisionnement. Selon des sources médicales et des habitants de Mossoul-ouest, certains commencent à mourir de malnutrition et du manque de médicaments.

La perte de Mossoul représenterait un terrible revers pour l’organisation terroriste qui parvient néanmoins à toujours frapper avec des attentats particulièrement meurtriers. Vendredi, un kamikaze a tué au moins 40 personnes, en majorité des rebelles syriens, en faisant exploser sa voiture piégée au nord-est d’Al-Bab, un fief que l’EI vient de perdre dans le nord syrien, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’attaque n’a pas été revendiquée mais porte la marque du groupe ultraradical.