C’est un accord que certains écologistes vont jusqu’à qualifier de « parfait ». Le document de « plate-forme présidentielle » que Le Monde publie tient en trois pages et comprend dix points. On y trouve « une sortie progressive et intégrale du nucléaire » en « vingt-cinq ans » avec « fermeture des premiers réacteurs durant la mandature », la sortie des énergies fossiles « avec pour 2050 l’objectif d’une France 100 % renouvelables ».

La fin du projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) est également au programme ainsi que la sortie du diesel pour les véhicules légers qui devra se faire à l’horizon 2025. La fiscalité de ce carburant serait réformée et une taxe carbone « substantielle » affectée à la transition écologique instaurée. Au rayon fiscalité, les deux alliés s’engagent également à instaurer « une réforme fiscale d’ampleur » avec la fusion de la CSG avec l’impôt sur le revenu. Autres motifs de satisfaction pour les écolos : « L’interdiction des pesticides et des perturbateurs endocriniens », un « Grenelle de l’alimentation et de l’agriculture (…) mis en œuvre dès la première année », le « développement intensif » du bio dans la restauration collective durant la mandature et le cannabis « légalisé ».

Projet de Constitution

Concernant ce que EELV appelle les « grands travaux inutiles », il est décidé de mettre en place une « conférence de consensus ». « Le site actuel » du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « sera abandonné » mais « toutes les alternatives » seront étudiées. Idem pour la ligne à grande vitesse Lyon-Turin pour laquelle « une réétude globale des réponses à apporter » devrait être menée.

Au chapitre institutionnel, en cas de victoire de M. Hamon, un « projet de Constitution pour une VIe République » sera rapidement soumis à référendum et « donnera lieu à de nouvelles élections avant la fin du mandat ». Elle comprendra une proportionnelle avec prime majoritaire et un septennat présidentiel non renouvelable. Le droit de vote des étrangers aux élections locales sera proposé par référendum « dès le début de la mandature » ainsi quela reconnaissance du vote blanc et le 49.3 citoyen.

Concernant l’Europe, écologistes et hamonistes souhaitent que l’Union européenne se fixe pour objectif d’avancer « vers la convergence fiscale » et qu’une « nouvelle solidarité entre pays européens » soit instaurée avec « l’audit et la mutualisation de tout ou partie des dettes européennes ». « La France devra s’opposer aux accords de libre-échange tels que le TAFTA (…) et refusera la ratification du CETA », est-il aussi écrit.

« L’abrogation de la loi travail » est inscrite à l’agenda pour être remplacée par une loi « négociée avec les partenaires sociaux, poursuivant la réduction du temps de travail, le renforcement du compte pénibilité (…) et l’amélioration des dispositifs du compte personnel d’activité ». Mesure phare de M. Hamon, un « revenu universel d’existence » serait progressivement mis en œuvre avec « la revalorisation du RSA à 600 euros » et « son automatisation pour les personnes éligibles, dont, dès 2018, l’ensemble des 18-25 ans ».

Le smic, les minima sociaux et le point d’indice des fonctionnaires devraient être revalorisés sans être chiffrés à l’heure actuelle. En pleine affaire d’Aulnay-sous-Bois, les deux partenaires promettent enfin le récépissé pour contrôle d’identité.