Le « navire de l’avortement » dans les eaux guatémaltèques, le 23 février. | JOHAN ORDONEZ / AFP

Le Guatemala a ordonné vendredi 24 février l’expulsion de l’équipage du « navire pour l’avortement » d’une ONG néerlandaise qui comptait proposer ses services gratuits aux femmes désirant mettre fin à une grossesse non désirée, malgré la législation locale.

« La Direction générale de l’immigration a rendu une décision qui suspend l’autorisation de séjour au Guatemala de l’équipage et ordonne son expulsion », a déclaré par téléphone Ardani Sical, porte-parole de cette administration.

Les militants de l’ONG Women on Waves doivent quitter le pays à bord du navire avec lequel ils y sont entrés. Ils seront escortés vers les eaux internationales par un navire de la marine guatémaltèque, a précisé M. Sical.

Mensonges à la douane

Selon lui, cette expulsion est justifiée par le fait que ces militants ont menti au moment de leur entrée dans le pays. Ils auraient déclaré être des touristes et non des membres d’une ONG voulant faciliter les avortements, interdits dans le pays.

Le bateau, appelé Adelaide, était arrivé mardi dans la nuit dans le port de San José, à environ 100 kilomètres au sud de la capitale, provoquant la colère de plusieurs organisations chrétiennes.

La porte-parole de l’ONG, la Brésilienne Leticia Zenevich, a indiqué qu’elle épuiserait tous les recours légaux afin de pouvoir mener cette campagne d’avortement, tout en respectant la législation locale.

Troisième cause de mortalité de la mère

Bien que l’IVG soit interdite au Guatemala, sauf pour sauver la vie de la mère, « l’avortement médicamenteux est proposé dans les eaux internationales », ce qui signifie qu’il n’y a « pas de violation de la législation » guatémaltèque, estime l’ONG. Chaque année, près de 65 000 avortements illégaux sont effectués dans ce pays d’Amérique centrale, troisième cause de mortalité de la mère, selon Women on Waves.

Installée à Amsterdam, l’organisation a été fondée en 1999 et a souvent créé la polémique, notamment lors de sa dernière opération au Maroc en 2012, quand la marine avait bloqué son accès au port.