Une enquête a été ouverte, mardi 21 février, après l’agression, le même jour, à Bondy (Seine-Saint-Denis), de deux jeunes juifs, à la suite d’un différend avec deux autres automobilistes, a confirmé au Monde, le parquet de Bobigny.

Selon les premiers éléments de l’enquête, une dispute a éclaté entre les quatre protagonistes à un feu rouge. Les victimes, deux frères âgés de 29 et 17 ans, qui circulaient à bord de leur véhicule, disent avoir été alors la cible de regards insistants, puis d’insultes antisémites : « Je vais te tuer, espèce de sale juif. » Ils étaient tous les deux porteurs de kippas « visibles », selon le parquet.

Pour des raisons encore floues, les automobilistes se sont alors arrêtés devant un bar à chicha où l’un des agresseurs présumés aurait appelé du renfort. Dans le même temps, il aurait sorti une scie à métaux et porté des coups au frère aîné, le blessant à la main. Les victimes se sont vues délivrer 21 jours d’interruption totale de travail (ITT) pour l’un, et sept jours pour l’autre.

« Attention aux informations alarmantes »

L’enquête, confiée au commissariat de Bondy, risque toutefois d’être délicate. Il n’existe pas de vidéo de surveillance. Aucune plaque d’immatriculation n’a pu être relevée. Les agresseurs présumés, non identifiés, ont pris la fuite. Le propriétaire du bar, quant à lui, confirme l’agression mais dit ne pas avoir entendu les insultes. Le conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a de son côté appelé, vendredi 24 février, à la prudence : « Agression antisémite à Bondy : une enquête est en cours. Attention aux informations alarmantes et inexactes propagées sur les réseaux », a tweeté l’organisation.

Le principal témoignage public de cette agression est celui du père des victimes, Armand Azoulay, président par ailleurs de la communauté juive de Bondy. L’homme s’est exprimé dans les médias suite au récit que lui ont fait ses enfants, sans toutefois avoir été témoin direct de la scène. « C’est bien une agression antisémite sous toutes ses formes », a-t-il notamment déclaré, jeudi, sur le plateau d’i24NEWS, la chaîne de télévision d’information en continu internationale israélienne.

Dans un communiqué diffusé vendredi, le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux a exprimé son « indignation » après cette agression, assurant que tout serait mis en œuvre pour retrouver les auteurs.