Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste, et Christophe Caresche, député PS, ont tous deux annoncé leur soutien à Emmanuel Macron, le dimanche 26 février.

Après le ralliement du président du Modem François Bayrou le 22 février, Emmanuel Macron peut désormais compter sur deux nouveaux soutiens. Le premier s’appelle Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste. Le second, Christophe Caresche, chef de file des députés réformistes au PS.

Daniel Cohn-Bendit était l’invité, dimanche 26 février, de l’émission « Questions politiques » (France Inter, Le Monde, France Télévisions). Il a déclaré qu’« au jour d’aujourd’hui », il voterait pour Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, « le mieux placé » pour battre largement Marine Le Pen. M. Cohn-Bendit votera en avril pour la première fois à une élection présidentielle française, après sa naturalisation en 2015.

« Qui peut aujourd’hui le mieux battre Marine Le Pen au 2e tour ? Si c’est François Fillon qui est au 2e tour, la gauche ira très difficilement voter ; si c’est Benoît Hamon, la droite n’ira pas voter, donc si vous voulez vraiment nous éviter Marine Le Pen, Emmanuel Macron au jour d’aujourd’hui est le mieux placé », a-t-il analysé.

« Ce que j’espère, c’est que le candidat sera devant Marine Le Pen » dès le premier tour, a aussi déclaré M. Cohn-Bendit. « Je ne vote pas idéologiquement, je vote pour la personne la mieux placée et la faire gagner à 70 %-30 %, je vote contre Marine Le Pen », a-t-il martelé. M. Cohn-Bendit a par ailleurs salué l’alliance entre l’écologiste Yannick Jadot et Benoît Hamon, le candidat du PS.

Christophe Caresche, député PS, rejoint Emmanuel Macron

Christophe Caresche, député de Paris et chef de file des réformateurs au Parti socialiste, a également apporté son soutien au candidat d’« En Marche ! » dans une interview au Journal du dimanche. M. Caresche reproche au candidat socialiste, Benoît Hamon, de « constituer une sorte de Podemos ou de Labour version Corbyn, à la française » qui « amène le PS à se radicaliser, à se déporter vers une gauche “mouvementiste” et protestataire, qui ne sera pas en capacité d’assumer les responsabilités du pouvoir ».

« À titre personnel, ma décision est prise : le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron », annonce M. Caresche. Selon lui, l’ancien ministre « offre la possibilité de créer une nouvelle force, cohérente » et « rassemble déjà des responsables issus de formations politiques opposées mais qui, au fond, pensent la même chose : il faut relancer l’Europe et faire du redressement économique une priorité ». « Pour un homme de gauche, Emmanuel Macron est la seule solution permettant de contrer efficacement Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle », fait-il également valoir.

Interrogé par France 3 sur la décision de M. Caresche, le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé que « c’est une mauvaise chose pour lui-même et la candidate qu’il soutient dans son arrondissement, Myriam El Khomri », pour les législatives. « C’est une mauvaise chose pour le Parti socialiste, évidemment », a-t-il ajouté.

« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour Emmanuel Macron » car « il a décidé de gagner au centre droit, il n’a pas envie, pas besoin que la gauche vienne faire une OPA sur sa candidature, ça ferait fuir ses électeurs », a taclé M. Cambadélis.

Selon M. Caresche, « c’est une décision qui n’est pas facile à prendre : je dois tout au PS, à commencer par ma carrière politique. Mais il faut prendre acte aujourd’hui du fait que nos chemins se séparent ». Il n’est pas candidat à un nouveau mandat aux législatives de juin et s’est montré évasif sur la possibilité, pour d’autres élus de l’aile droite du PS, de le suivre derrière le candidat d’« En Marche ! ».