DJI en position dominante

Le M200 dispose de pieds rétractables et d’une architecture allégée au maximum | DJI

Il ne suffit pas à DJI, la marque de Shenzen, de truster plus des trois-quarts du marché des drones de loisirs. Le constructeur chinois compte également exercer son emprise sur le segment en forte progression des appareils destinés à être utilisés dans le cadre d’activités professionnelles. Dévoilé dimanche 26 février lors du Mobile World Congress de Barcelone, le nouveau Matrice 200, un modèle plutôt imposant, se destine à tout ce qui concerne l’imagerie aérienne, autrement dit à un très grand nombre d’applications. Le M200, doté d’une structure repliable et capable d’évoluer dans un environnement très humide, peut assurer des missions d’inspection aérienne – en particulier sur des ponts et autres ouvrages d’art –, de collecte de données et d’imagerie thermique. On pourrait l’apercevoir en train d’effectuer des relevés au-dessus des chantiers, mais aussi participer à des opérations de recherche de personnes disparues.

Le M200 se destine notamment à l’inspection des lignes à haute tension. | DJI

35 minutes d’autonomie

Selon DJI, qui indique que le M200 sera disponible au deuxième trimestre, mais ne précise ni le tarif ni les spécifications techniques complètes, l’appareil peut embarquer une caméra située non pas en dessous, mais sur le haut du drone, une configuration qui permet de prendre plus facilement des images de la partie inférieure d’ouvrages d’art, par exemple. L’autonomie est de 35 minutes, et le système de transmission Lightbridge permet au quadricoptère le vol en hors-vue (dans les pays où cette possibilité est autorisée) jusqu’à une distance de sept kilomètres. Le M200 dispose aussi de nombreux capteurs d’obstacles afin de s’approcher très près des parois sans risquer l’accrochage. Autres équipements : un récepteur ADS-B pour être informé du trafic aérien dans les environs et éviter tout risque de collision avec un avion ou un hélicoptère et un logiciiel DJI FlightHub pour partager, par l’intermédiaire du cloud, des informations en temps réel, notamment dans le cas d’opérations de recherche.

Le M200 peut embarquer une nacelle porte-caméra dans sa partie supérieure | DJI

La course aux applications professionnelles

Ces derniers mois, plusieurs constructeurs de drones de loisirs ont soit renoncé (Lily), soit réduit drastiquement leur voilure (Parrot, qui va se séparer de près d’un tiers de ses effectifs ou encore 3D-Robotics) sur un marché qui est devenu moins profitable en raison de la guerre des prix entretenue par DJI. La plupart des protagonistes ont décidé de se consacrer davantage aux applications professionnelles qui recouvrent des activités plus pérennes et plus rémunératrices. En lançant le Matrice 200, la firme chinoise fait part de sa volonté d’être active sur ce secteur. Reste que, dans le domaine des utilisations professionnelles, l’essentiel de la valeur ajoutée proviendra non pas des drones eux-mêmes, mais du traitement des données recueillies par leur intermédiaire. Un métier qui intéresse DJI, mais aussi Parrot, qui privilégie le secteur du bâtiment.