Au Malawi, les albinos sont traqués pour leurs os et leur peau blanche, auxquels la rumeur prête des pouvoirs surnaturels. Sous l’impulsion de certains guérisseurs traditionnels, une chasse à l’homme dans le pays s’est mise en place ainsi qu’un marché illégal de membres d’albinos. Ceux-ci serviraient, selon des croyances animistes, à concocter des potions magiques censées apporter richesse, bonheur et chance.

Comme en Tanzanie, en Zambie et au Mozambique voisins, les albinos malawites sont ostracisés par une société qui refuse d’accepter leur différence. Si, aux Etats-Unis ou en Europe, une personne sur 20 000 est albinos, ce taux grimpe à un individu sur 4 000 en Afrique.

Le 10 janvier, un adolescent albinos de 19 ans a été retrouvé décapité dans l’ouest du pays, à Thyolo, portant à 64 le nombre d’agressions liées aux albinos au Malawi depuis novembre 2014, selon la police. Alors que la population albinos est estimée entre 7 000 et 10 000 personnes au Malawi, les Nations unies jugent qu’ils sont « menacés de disparition méthodique » si rien n’est fait pour les protéger des attaques.

Durant une semaine, Le Monde Afrique vous plonge dans leur quotidien et leur donne la parole. Cinq témoignages à la première personne d’albinos du Malawi pour comprendre la dureté de leur existence comme la résilience incroyable dont ils font preuve. Sourire aux lèvres malgré tout, Martha, Patrick, Annie, Femia et Ian nous entraînent dans des récits de vie tout à la fois terrifiés et terrifiants, poignants, mais aussi plein d’espoir et d’avenir.

Le sommaire de notre série Les albinos du Malawi racontent leur quotidien