Un policier afghan, gagné à la cause des talibans, a retourné son arme contre ses collègues, tuant onze d’entre eux à un point de contrôle dans le Helmand, ont annoncé, mardi 28 février, des responsables de cette province du sud du pays, grande productrice de pavot et où les insurgés sont très implantés.

L’incident est survenu tard lundi, alors que les policiers dormaient dans leur baraquement à Lashkar Gah, capitale du Helmand. « Un policier lié aux talibans a tiré sur onze de ses collègues, les tuant tous, » a rapporté un responsable provincial sous couvert de l’anonymat. « Il a ensuite fui la zone, emportant toutes les armes et munitions. »

Les corps ensanglantés des policiers jonchaient le sol, nombre d’entre eux abattus à bout portant, a détaillé à l’Agence France-Presse Shir Mohammad, un policier en poste à proximité. Les talibans ont revendiqué cette attaque, la dernière en date menée par un insurgé infiltré.

Attaque « de l’intérieur »

Les attaques dites « de l’intérieur », lorsque des policiers ou soldats afghans retournent leurs armes contre leurs collègues ou contre les troupes internationales, sont un problème récurrent dans ce conflit qui dure depuis quinze ans.

Les forces de sécurité afghanes, souvent impuissantes face à des talibans en pleine résurgence, ont de grandes difficultés à prévenir de telles attaques, d’autant que l’institution est déjà fragilisée par des pertes records et des désertions massives.

Lashkar Gah, l’une des dernières zones sous contrôle gouvernemental dans le Helmand, a été la cible d’offensives répétées des talibans. L’intensification des combats dans la province l’an passé a poussé des milliers d’habitants des districts alentour à se réfugier dans la ville.