Marine Le Pen, au Salon de l’agriculture, le 28 février. | JOEL SAGET / AFP

Après ses propos polémiques sur les fonctionnaires, Marine Le Pen a déclenché une nouvelle controverse, mardi 28 février. En visite au Salon de l’agriculture, la présidente du Front national (FN) a qualifié d’« échec absolu » la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. « Il faut revoir totalement le système des aides. Il faut franciser les aides, évidemment pas les baisser mais les distribuer différemment », a plaidé la candidate du FN, dont le parti jouit de sondages flatteurs auprès du monde rural.

Stéphane Le Foll a réagi dans l’après-midi, mettant en garde ceux qui veulent en finir avec l’Union européenne et avec la PAC, lesquels doivent s’attendre à voir les exportations s’effondrer, et donc provoquer une surproduction. Le ministre de l’agriculture a déclaré devant quelques journalistes :

« Que ceux qui pensent que c’est une solution réfléchissent bien. Il ne faut pas qu’ils viennent me voir après pour me dire qu’ils veulent exporter un peu plus. Si c’est ça la solution, chacun devra prendre conscience que tout ce que nous exportions, on ne pourra plus l’exporter et qu’il faudra le consommer au niveau national. »

« Prévoir le bol de lait tous les matins »

M. Le Foll a pris l’exemple du lait, rappelant que la production française est « autour de 25 à 26 milliards de litres ». « On en exporte entre 6 et 7 milliards. Si on ne les exporte plus, et qu’on veut garder la même production, il faudra que la consommation française augmente de 7 milliards de litres », a fait valoir le ministre.

« Je conseille à tout le monde de prévoir le bol de lait tous les matins. Pour ceux qui boivent du thé avec un nuage de lait, ça fera un cumulus voire un cumulonimbus. »

Mme Le Pen a également appelé à ce que « l’argent des Français » et « des collectivités serve à acheter des produits agricoles français », et à mettre un terme à « la concurrence déloyale, et [aux] accords de libre-échange ». Et d’ajouter : « On s’aperçoit que la grande distribution aujourd’hui contribue à l’effondrement de la situation des exploitants. Les exploitants doivent avoir un revenu décent, être payés, il faut leur rendre une part de leur plus-value. »

La visite au Salon de l’agriculture de la candidate FN a fait l’objet de quelques actes de protestation, en marge du cortège.