LA LISTE DE NOS ENVIES

Cette semaine, revivez plus de quarante ans de lutte pour les droits des homosexuels, détendez-vous avec un jeune couple à l’humour trash qui sait que l’amour finit mal, en général, ou suivez l’étonnante enquête d’une morte vivante sur son propre assassinat.

« When We Rise », casting de choix dans le mouvement gay

When We Rise (ABC) Promo (HD)
Durée : 00:31

Dustin Lance Black, auteur du film Harvey Milk (Oscar du meilleur scénario original en 2009), a de nouveau fait appel au cinéaste Gus Van Sant pour coréaliser sa mini-série When We Rise, chronique de la lutte pour les droits LGBT (des lesbiennes, des gays, des bisexuel (le) s et des trans) aux Etats-Unis au fil des quarante-cinq dernières années.

Pour retracer l’histoire du mouvement LGBT, Dustin Lance Black a eu recours à l’adaptation du livre du militant Cleve Jones, qui y narrait comment il avait été amené, en 1972, à partir de chez lui pour rejoindre San Francisco – son père assimilant l’homosexualité à une maladie mentale – et entrer dans le mouvement de libération des homosexuels.

C’est en effet à San Francisco que se sont regroupés toutes sortes de jeunes gens en quête de reconnaissance et de droits, dont Roma Guy (Mary-Louise Parker), militante féministe qui se mariera avec une infirmière aux avant-postes de la prise en charge des patients atteints du sida (Rachel Griffith), ou encore Ken Jones (Michael K. Williams), un Noir vétéran de la marine en butte à des problèmes raciaux autant que religieux. L’impressionnant casting de cette mini-série compte aussi Whoopi Goldberg, Kevin McHale…

Lancée sur le Network grand public ABC le lundi 27 février aux Etats-Unis, When We Rise sera diffusée au cours de quatre soirées, pour ses huit premiers épisodes (sur treize), sur Canal+ Séries. Martine Delahaye

When We Rise, série créée par Dustin Lance Black. Avec Mary-Louise Parker, Michael K. Williams, Whoopi Goldberg, Carrie Preston, Dylan Walsh (EU, 2017, 13x42 min). Du mercredi 1er au samedi 4 mars sur Canal+ Séries, à partir de 22h10 (deux épisodes par soirée).

« You’re The Worst », l’anticomédie romantique

You're the Worst - Trailer Saison 1 #1 (FX) [VO|HD]
Durée : 02:03

Créée par Stephen Falk (coproducteur de Weeds et Orange is the New Black), You’re The Worst (ou « C’est bien toi le pire ») s’affiche comme une anticomédie romantique… pour mieux emprunter le plus grand nombre de méandres possibles avant de finir en romance. C’est léger, sarcastique, piquant, cynique, idéal pour un beau petit moment de détente.

Gretchen (Aya Cash) et Jimmy (Chris Geere) – revenus de toute sentimentalité par crainte de « se faire avoir » et méprisant royalement tout ce qui s’apparente à de l’institutionnel, à du politiquement correct ou à de la fraîcheur –, sont jeunes, fins et lucides. Leur sport de tous les instants ? L’humour cru, voire trash, car ils savent, sans l’avoir vécu, que l’amour finit mal, en général.

Lui, qui se veut écrivain, est plutôt confronté au vertige de la page blanche ; elle, qui évolue dans le monde trop cool des rappeurs, doit en continu jouer les pompiers pour parer à leur immaturité.

On compte à ce jour trois saisons de You’re The Worst, et étonnamment, Stephen Falk est parvenu, notamment grâce à des personnages secondaires de plus en plus étoffés, à maintenir une belle qualité à ce jeu du « je t’aime, moi non plus ». M. De.

You’re The Worst, saisons 1 et 2, série créée par Stephen Falk. Avec Chris Geere, Aya Cash (EU, 2014, 9x30 min et 13x30 min), le lundi (et en multi-diffusion) sur Canal+ Séries depuis le 27 février, quatre épisodes par soirée à partir de 20 h 45.

« Beau Séjour », l’enquête d’une morte vivante

TRAILER - Beau Séjour
Durée : 01:40

Cette série flamande exige d’accepter, d’entrée de jeu, un peu de surnaturel. Mais cet émouvant thriller le vaut bien.

La jeune Kato Hoeven (qu’interprète avec beaucoup de maîtrise Lynn Van Royen) a beau avoir été assassinée à l’hôtel Beau Séjour, un double d’elle, bien vivant, va se réveiller sans rien comprendre à cette histoire à dormir debout. Non seulement la voilà qui fait face à son propre cadavre, mais seules quelques personnes vont pouvoir partager le privilège de la voir en vie tout en la sachant morte, lorsqu’elle va vouloir reprendre le cours de sa vie. Les autres entrant dans un deuil sans consolation.

Ceux qui la voient mettront bien sûr un peu de temps avant d’intégrer, par petites touches, le terrible choc émotionnel de la savoir à la fois morte et présente auprès d’eux. Mais une fois ce postulat surnaturel assimilé, la suite de la série, ancrée de manière très réaliste dans la vie de la petite ville de Dilsen, en Flandre, et fort bien réalisée, finira presque par relever de l’évidence. Pour eux comme pour le spectateur.

On se mettra donc dans les pas de Kato – qui n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé lors de la nuit de son assassinat – pour suivre l’enquête qu’elle entend mener pour comprendre ce qui l’a conduite à sa mort. Elle le fera notamment en se glissant auprès des deux femmes de la police fédérale dépêchées sur place. Et puisque ces dernières ne la voient pas, la jeune fille assistera à son autopsie aussi bien qu’aux interrogatoires, pour se tenir au fait des progrès de la police. M. De.

Beau Séjour, série créée par Nathalie Basteyns, Kaat Beels Sanne Nuyens et Bert Van Dael. Avec Lynn Van Royen, Kris Cuppens, Jan Hammenecker, Johan Van Assche, Inge Paulussen (Belgique, 2017, 10x52 min). Sur Arte, le jeudi à partir du 2 mars à 20 h 55, deux épisodes par soirée. Diffusion en VF.