Takata plaide formellement coupable de fraude. Le groupe japonais s’acquittera donc d’une amende d’un milliard de dollars pour clore les poursuites liées à ses airbags défectueux, a annoncé, lundi 27 février, le département de la justice américain. Un tribunal du Michigan a avalisé l’accord qui avait été annoncé mi-janvier dans ce scandale au cœur du plus grand rappel de voitures de l’histoire – quelque 100 millions au total – et à l’origine de 16 morts dans le monde, dont 11 aux Etats-Unis.

L’équipementier nippon a reconnu avoir, entre 2000 et 2015, dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans les agents gonfleurs de ses airbags, susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager, a détaillé le DoJ dans un communiqué. Plusieurs grands constructeurs (Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Nissan, Toyota…) qui utilisaient ses produits ont été affectés par cette avarie.

Indemnisation

« Takata a trompé la confiance de ses clients et du public en installant des gonfleurs d’airbags dans des véhicules tout en sachant qu’ils n’étaient pas aux normes », a commenté le ministre adjoint de la justice par intérim, Kenneth Blanco. La pénalité d’un milliard de dollars infligée au groupe lui permettra d’échapper à un procès pénal et servira, quasi intégralement, à indemniser les automobilistes et les constructeurs.

Ce scandale avait déjà valu en novembre 2015 à la firme nippone une amende civile sans précédent de 200 millions de dollars aux Etats-Unis, dont 130 millions avec sursis, et l’a forcé à annoncer plusieurs mesures pour changer ses pratiques. En décembre, les autorités américaines avaient également procédé aux premières inculpations dans ce scandale en poursuivant trois anciens cadres japonais du groupe, qui pèse 20 % du marché mondial des airbags et ceintures de sécurité.