Les autorités turques ont officiellement placé en détention un journaliste du quotidien allemand Die Welt, lundi 28 février, pour propagande en faveur d’une organisation terroriste et incitation à la violence, a appris l’agence de presse Reuters d’une source judiciaire.

Deniz Yücel, un Germano-Turc, avait été interpellé le 14 février après qu’il eut écrit dans un échange de courriels qu’un collectif de hackeurs, classé à gauche, avait obtenu le compte de messagerie privé de Berat Albayrak, ministre de l’énergie turc et gendre du président Recep Tayyip Erdogan.

Lundi, un tribunal d’Istanbul a ordonné que le journaliste soit officiellement arrêté et placé en détention dans l’attente de son procès. Il est le premier journaliste allemand à être placé en détention dans le cadre de la répression qui sévit depuis le putsch avorté du 15 juillet 2016 en Turquie.

Une décision « disproportionnée »

Dans un communiqué, la chancelière allemande, Angela Merkel, a qualifié de « disproportionnée » la décision de la justice turque. Pour le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, cette affaire illustre « de façon éclatante » les divergences entre les deux pays en ce qui concerne la liberté de la presse et la liberté d’opinion.

Paris s’est également dit « très préoccupé » par cette affaire. « Il est fondamental que la Turquie respecte ses engagements internationaux en matière de liberté d’expression, en particulier de la presse, qui est une composante essentielle de toute société démocratique », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay.