Assa Traoré a dénoncé un « acharnement de la part de l’Etat, de la part des forces de l’ordre, de la justice ». | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Bagui Traoré, un des frères d’Adama Traoré a été placé en garde à vue, mardi 28 février, dans l’enquête sur des tirs contre les forces de l’ordre en juillet à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise).

Plusieurs membres de la famille de Bagui Traoré, parmi lesquels sa sœur et son frère, Assa et Youssouf, ont aussi été entendus comme témoins dans le cadre de cette procédure.

Actuellement incarcéré, Bagui Traoré a été extrait de la maison d’arrêt du Val-d’Oise et placé en garde à vue « pour des faits de tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique », a précisé le parquet de Pontoise.

Cinq autres personnes, parmi lesquelles sa compagne, ont été interpellées et placées en garde à vue dans cette affaire. Lors des interpellations, deux armes (un fusil calibre 12 et un 22 long rifle) ont été saisis, a ajouté une source proche de l’enquête. Quatre autres personnes, interpellées ces derniers mois, sont déjà en détention provisoire, selon le parquet.

Cinq nuits de violences

Après la mort d’Adama Traoré, 24 ans, lors de son arrestation par des gendarmes le 19 juillet, des violences avaient éclaté à Beaumont-sur-Oise, d’où il était originaire, et dans les communes voisines : tirs d’armes à feu et de mortiers artisanaux, véhicules incendiés, bâtiments publics pris pour cible.

Selon les autorités, une soixantaine de coups de feu avaient été tirés pendant ces cinq nuits de violences, où 13 policiers et gendarmes avaient été blessés. Une information judiciaire sur ces tirs avait été ouverte, et l’enquête, confiée à la section de recherches de Versailles.

Bagui Traoré a été condamné en décembre à huit mois de prison ferme pour outrages et violences à l’égard de policiers municipaux et gendarmes, lors d’un rassemblement organisé en marge d’un conseil municipal de Beaumont-sur-Oise en novembre. Il a fait appel. Son frère Youssouf a, lui, été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis pour outrages et menaces de mort.

Lors d’une conférence de presse organisée mardi en fin de journée, Assa Traoré a dénoncé un « acharnement de la part de l’Etat, de la part des forces de l’ordre, de la justice ». « Ils veulent nous faire flancher, ils veulent nous faire tomber, dissoudre notre lien familial, notre comité, ce matin, on l’a encore vu », mais « on ne lâchera pas », a prévenu la jeune femme. Le comité de soutien à Adama Traoré a annoncé qu’une manifestation aurait lieu samedi à Beaumont-sur-Oise.