Le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a indiqué, mardi 28 février, avoir recensé près de 1 500 enfants soldats au Yémen, recrutés principalement par les rebelles chiites houthis en guerre contre les forces gouvernementales.

« Entre le 26 mars 2015 et le 31 janvier 2017, l’ONU a réussi à vérifier le recrutement de 1 476 enfants, tous des garçons », a indiqué la porte-parole du Haut Commissariat, Ravina Shamdasani, ajoutant que ce nombre serait « beaucoup plus élevé car la plupart des familles ne sont pas disposées à parler du recrutement de leurs enfants, par crainte de représailles ».

« La semaine dernière, nous avons reçu de nouveaux rapports sur des enfants recrutés sans que les familles le sachent », a ajouté Mme Shamdasani soulignant que des enfants de moins de 18 ans « se mettent souvent à combattre après avoir été trompés ou attirés par des promesses d’avantages financiers ou de statut social ».

Elle a rappelé que « le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les conflits armés sont strictement interdits par le droit international », le recrutement d’enfants de moins de 15 ans pouvant d’ailleurs s’apparenter à « un crime de guerre ».

7 500 morts

Le Yémen est déchiré par une guerre civile qui oppose les rebelles Houthis et leurs alliés – des forces restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh – aux troupes loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Le conflit s’est aggravé quand une coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une campagne militaire pour chasser les Houthis, soutenus par l’Iran, après qu’ils ont pris le contrôle de la capitale Sanaa.

Le réseau jihadiste Al-Qaïda et son rival, l’organisation Etat islamique, ont profité du chaos, engendré par la guerre pour renforcer leurs positions, notamment dans le sud. Selon l’ONU, le conflit a fait plus de 7 500 morts, dont 4 667 civils, et 40 000 blessés parmi lesquels 8 180 civils.