Candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, François Fillon a annoncé dans la matinée qu’il se maintenait dans la course à l’Elysée. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Les magistrats sont au-dessus des « reproches outranciers » et des « soutiens d’où qu’ils viennent », et « suivent leur rythme en toute indépendance », ont affirmé mercredi 1er mars les premier président et procureur général de la Cour de cassation, en réponse aux polémiques lancées par François Fillon et Marine Le Pen.

« Une atmosphère survoltée se développe dans le milieu politique depuis quelques jours autour du travail de la justice », notent Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, les deux plus hauts magistrats de France, dans un communiqué commun :

« Les uns prétendent qu’elle est instrumentalisée par l’exécutif. Celui-ci réplique qu’il soutient la liberté d’action des magistrats. En réalité, la justice n’encourt pas plus les reproches outranciers qui lui sont faits qu’elle n’a besoin de soutiens d’où qu’ils viennent. (…) Les magistrats suivent leur rythme en toute indépendance sous le seul contrôle des juridictions supérieures, de même qu’ils ont le devoir de ne pas s’engager publiquement dans le débat électoral. »

« Une enquête à charge », selon Fillon

Candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, François Fillon a annoncé dans la matinée qu’il se maintenait dans la course à l’Elysée, et ce malgré sa convocation devant des juges d’instruction le 15 mars « afin d’être mis en examen » dans l’enquête sur l’affaire d’emplois présumés fictifs de son épouse, Pénélope, et de deux de ses enfants.

Selon lui, cette convocation « s’inscrit dans la ligne d’une enquête menée depuis le début exclusivement à charge ». « Je n’ai pas été traité comme un justiciable comme les autres », « la présomption d’innocence a complètement et entièrement disparu », a notamment accusé l’ancien premier ministre.

Dimanche, la candidate du Front national Marine Le Pen, elle aussi visée par une enquête judiciaire, avait appelé les fonctionnaires « à qui un personnel politique aux abois demande d’utiliser un pouvoir d’Etat pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des coups tordus ou des cabales d’Etat, [à] se garder de participer à de telles dérives ».