« Empierré » depuis une semaine dans un rocher de douze tonnes, Abraham Poincheval, 44 ans, est sorti « un peu sonné » mercredi du « sarcophage » où il vivait depuis une semaine au Palais de Tokyo à Paris. « Le cœur de la pierre a été taillé à ma silhouette, un peu agrandi pour quelques mouvements possibles. Il y a de petites niches sur les côtés pour stocker l’eau, les toilettes... De l’autre côté, la nourriture, essentiellement liquide, des soupes », avait expliqué Abraham Poincheval.

L’artiste était filmé par une caméra infrarouge à l’intérieur de la pierre et les images diffusées sur un moniteur ont permis au public de suivre en direct la performance. Abraham Poincheval pouvait communiquer avec l’extérieur à travers la jointure de sa gangue de pierre, d’où lui parvenait l’écho assourdi des visiteurs du Palais de Tokyo. « La chose la plus difficile est d’organiser mon sommeil. Je ne sais jamais trop si je dors ou non, c’est très étrange. J’ai une certaine conscience du temps par rapport à l’ouverture du musée, car j’entends des sons différents, mais aucune notion du jour et de la nuit », a raconté l’artiste.

Il n’en est pas à son premier enfermement. Il a déjà passé huit jours dans un trou sous une pierre d’une tonne et deux semaines à l’intérieur d’un ours naturalisé. Abraham Poincheval aura à peine retrouvé ses esprits qu’il entamera le 29 mars, toujours au Palais de Tokyo, « son premier travail avec du vivant » : couver une dizaines d’œufs de poule. Vingt-six jours impassible sous une épaisse cape.