Près de deux tiers des universités de psychologie vont sélectionner dès le master 1 à la rentrée 2017. | Tous droits réservés - Université Lumière Lyon 2

Comment va se passer la sélection en master (bac+5) pour les étudiants en psychologie ? La nouvelle loi prévoit que les universités peuvent désormais la pratiquer à l’entrée en première année (M1), mais leur interdit de la pratiquer à l’entrée en deuxième année (M2), sauf dans deux disciplines – le droit et la psychologie –, à titre provisoire.

Les masters de psychologie sont ceux qui pratiquaient jusqu’ici une forte sélection à l’entrée en M2, dans la mesure où l’obtention du master donne accès à cette profession réglementée. « Depuis de nombreuses années, environ 10 000 étudiants suivent un M1 de psychologie pour un peu plus de 5 000 places en M2 », selon des estimations de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP) et de l’Association des enseignants-chercheurs en psychologie des universités (AEPU) en 2015.

Douze universités de plus en 2018

Ces deux organisations ont rendu public, dimanche 26 février, un état des lieux des universités selon la sélection qu’elles pratiqueront à l’entrée de leur M1 de psychologie. Dix-sept facultés seraient concernées en vue de la rentrée 2017, selon des informations présentées comme « fragiles » : Aix-Marseille, Paris Descartes, Bordeaux, Angers, Brest, Caen, Chambéry, Grenoble, Montpellier, Nantes, Nîmes, Paris-Nanterre, Rennes, Rouen, Clermont-Ferrand, Lyon.

Douze universités devraient pour leur part repousser la sélection en master 1 à la rentrée 2018, et continuer à sélectionner entre le M1 et le M2 cette année encore : Amiens, Besançon, Dijon, Lille, Catho Lille, Lorraine (Metz-Nancy), Nice, Paris 13, Poitiers, Reims, Toulouse, Tours. A Strasbourg, dans quatre parcours sur cinq, la sélection se fera à l’entrée en M1 et pour le dernier parcours, la sélection s’effectuera à l’entrée en M2. Les universités de Paris 7, Paris 8 et le Conseil national des arts et métiers (CNAM) n’ont pas encore précisé leur intention.

« Effet domino »

Pour autant, certains changements ne sont pas à exclure « Depuis le premier état des lieux que nous avons réalisé en janvier, nombre d’universités ont modifié leur choix initial en raison d’un effet domino », a indiqué à l’AEF Benoît Schneider, co-président de la FFPP et professeur de psychologie à l’université de Lorraine. Ainsi, certaines universités, qui ne pensaient pas sélectionner cette année à l’entrée en M1, ont eu peur de voir arriver un flux supplémentaire d’étudiants en provenance des universités ayant de pratiquer cette sélection à l’issue de la licence. Comme elles, d’autres universités pourraient décider de finalement mettre en place la sélection dès avant le M1, pour se prémunir d’un afflux de candidats.

« Les deux tiers des étudiants au plan national seront touchés par la sélection entre L3 [troisième année de licence] et M1, selon les estimations de Benoît Schneider. Ce sont certainement 3 000 à 4 000 étudiants de L3, sur les 10 000 à 12 000 inscrits cette année, qui découvriront prochainement qu’ils ne peuvent passer en M1 ». A l’université de Lyon 2, une pétition d’étudiants demandant le report de la sélection à l’entrée en M1 a recueilli 3 400 signatures en deux semaines.