Le 27 juin 2015, des bouquets de fleurs en hommage aux victimes de l’attentat survenu deux jours plus tôt sur une plage de Sousse, en Tunisie. | KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Six gardiens des forces de sécurité tunisiennes ont été inculpés de non-assistance à personne en danger dans le cadre de l’enquête sur l’attentat survenu à l’été 2015 sur une plage de Sousse, qui a coûté la vie à 38 personnes. Ils ont été laissés en liberté dans l’attente de la conclusion de l’enquête, a déclaré mardi 28 février un porte-parole de la section antiterroriste de la police judiciaire. Quatorze autres personnes ont été arrêtées dans ce dossier.

L’annonce de leur mise en examen a fait suite à la publication, quelques heures plus tôt au Royaume-Uni, des conclusions d’investigations menées sur les circonstances de la mort des 30 touristes britanniques tués lors de l’attaque. Celles-ci sont très critiques sur l’attitude des forces de sécurité tunisiennes, le juge Nicholas Loraine-Smith notant que leur réaction a été « au mieux désordonnée et au pire lâche ».

Le 26 juin 2015, un étudiant tunisien, Seifeddine Rezgui, armé d’une kalachnikov, avait surgi par la plage de l’hôtel Imperial Marhaba, abattant une dizaine de personnes avant de pénétrer dans l’hôtel cinq étoiles où il avait continué à faire feu. Il a parcouru à pied près de trois kilomètres entre le moment où des complices l’ont déposé et le moment où il a été abattu. Dans l’intervalle, il a assassiné 38 personnes. L’attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Pas de négligence fatale du tour-opérateur

En revanche, le rapport britannique n’a pas conclu à une négligence fatale du tour-opérateur qui organisait le séjour, Thomson Holidays, une filiale du groupe TUI. Les familles des victimes reprochaient au voyagiste de ne pas avoir suffisamment informé ses clients des avertissements de Londres sur les risques encourus en Tunisie et de ne pas avoir facilité les annulations après un précédent attentat commis en mars 2015 au musée du Bardo, à Tunis.

Mais le juge Loraine-Smith a déclaré que les touristes ne dépendaient pas du tour-opérateur ou de l’hôtel et qu’il lui était par conséquent impossible de conclure à une négligence. Il a cependant noté que TUI n’avait pas actualisé son site Internet à la suite de l’attaque du Bardo, de même que les instructions données aux opérateurs téléphoniques du groupe ne leur demandaient pas de renvoyer les clients inquiets aux avis diffusés par le Foreign Office.