Une quinzaine de maires de droite et du centre ont par ailleurs publié jeudi une tribune appelant François Fillon à se retirer de la course à la présidentielle. | PASCAL GUYOT / AFP

François Fillon a répété jeudi 2 mars qu’il n’avait « pas l’intention de se coucher », au cours d’un meeting à Nîmes, alors que les défections s’accumulent au sein des Républicains au lendemain de l’annonce de la convocation du candidat à la présidentielle par des juges d’instruction. « Vous avez devant vous un combattant. Que celles et ceux qui ont du cran se lèvent ! », a lancé l’ancien premier ministre sur la scène du Parnasse, devant 3 000 partisans.

« Sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la machine à broyer, la machine à scoops, la machine à rumeurs s’est mise en marche », a-t-il lancé. « J’ai pu faire des erreurs, mais qui n’en a pas fait ? (..) On ne devient pas président sans avoir été attaqué, injurié, écorché par ses adversaires », a-t-il dit, citant « de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy ».

M. Fillon s’en est également pris à ses adversaires, au socialiste Benoît Hamon et à son « pas de deux entre Mélenchon et les écologistes », tandis qu’une cinquantaine de militants du Front de gauche manifestaient par un concert de casseroles aux abords de la salle. Il a surtout brocardé le tandem Emmanuel Macron-François Bayrou, « deux girouettes », « les gondoliers de la politique ».

Une journée de défections

Ce meeting se tenait au soir d’une nouvelle journée marquée par de nombreuses défections dans l’équipe de campagne de François Fillon. Jeudi, une quinzaine de permanents du QG du candidat ont décidé de quitter la campagne. Les Décodeurs du Monde ont établi une liste des personnalités politiques ayant annoncé leur départ.

Une quinzaine de maires de droite et du centre ont par ailleurs publié jeudi une tribune appelant François Fillon à se retirer de la course à la présidentielle. « Les conditions ne paraissent plus réunies pour que notre candidat puisse porter sereinement notre projet et nos valeurs et nous risquons de connaître, soit une prolongation des années Hollande, soit l’élection de Marine le Pen », dit le texte publié sur le site de L’Opinion.

Pour contre-attaquer, l’équipe de François Fillon a décidé d’organiser un rassemblement en soutien au candidat de droite à la présidentielle, le dimanche 5 mars à 15 heures sur la place du Trocadéro, dans le 16e arrondissement de Paris. Cet évènement crée des dissensions à droite, et le président François Hollande a par ailleurs réagi à cette annonce lors d’un déplacement en Corse, disant « déplorer » « cette interpellation par la rue de notre démocratie fondée sur la séparation des pouvoirs ».