A Dirinon, près de Brest, dans le Finistère, où le pantalon et la carte vitale de Charlotte Troadec ont été trouvés mercredi 1er mars. | FRED TANNEAU / AFP

Sept jours après le signalement de la disparition de la famille Troadec, à Orvault, en Loire-Atlantique, l’enquête a progressé à grands pas, au cours de ces dernières vingt-quatre heures.

Mercredi 1er mars, alors que les deux juges d’instruction saisis du dossier découvraient le pavillon familial pour la première fois, avec les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Rennes et les techniciens en investigation criminelle, de nouveaux éléments surgissaient à Dirinon, dans le Finistère, à 300 kilomètres de Nantes.

En fin de matinée, la carte vitale de Charlotte Troadec, 18 ans, était retrouvée dans la poche d’un pantalon, « en mauvais état », dans un fossé. Une joggeuse avait alerté la gendarmerie, qui s’était aussitôt rendue dans cette zone boisée, située près de Landerneau, berceau familial de la famille disparue. D’importants moyens de recherches avaient alors été déployés sur les lieux, dans l’après-midi. Un hélicoptère de la sécurité civile avait notamment survolé le secteur et une opération de ratissage avait été menée jusqu’à la nuit tombée. Sur place, tous recherchaient alors la Peugeot 308 du fils, Sébastien, qui fait l’objet d’une diffusion nationale depuis une semaine.

Investigations en cours autour de la voiture

Nouveau rebondissement ce jeudi matin. La voiture a été retrouvée en Loire-Atlantique, dans le quartier du Méan, dans la cité portuaire de Saint-Nazaire, soit à une cinquantaine de kilomètres d’Orvault. « Les techniciens sont en chemin », indique ce jeudi, à 11 heures, Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes. « Personne n’a touché à la voiture avant leur arrivée », ajoute-t-il. La Peugeot, qui n’est pas calcinée, était stationnée sur le parking d’une église, non loin du port. Depuis quand ? Impossible à dire, pour le moment. Les investigations techniques qui seront effectuées autour de la 308 diront si elle recèle – ou non – des traces ou indices susceptibles d’apporter des informations précieuses aux enquêteurs.

Avec ces nouvelles découvertes, l’enquête, ouverte pour « homicides volontaires, enlèvements et séquestrations » s’est accélérée depuis hier. Les zones de recherches sont désormais étendues, dans le Finistère et en Loire-Atlantique. Les policiers savent que le pavillon familial, où des traces de sang ont de nouveau été révélées après le passage du Bluestar [produit qui devient phosphorescent au contact des fluides corporels] hier, « un peu partout et en très grande quantité », a été le théâtre de faits graves le 16 février. Ce soir-là, les téléphones de Pascal Troadec, 49 ans, son épouse Brigitte, 49 ans, Charlotte, 18 ans et Sébastien, 21 ans, ont cessé d’émettre les uns après les autres. Le dernier appareil s’est tu à 3 h 15, cette nuit-là.

Depuis lors, les membres de la famille Troadec restent toujours introuvables.

Anne-Hélène Dorison (Nantes - intérim)