Le président Donald Trump après son allocution devant le Congrès, le 28 février. | JIM LO SCALZO / AFP

Mercredi 1er mars

Le président Donald Trump semblait avoir rassuré le camp républicain et une partie des Américains avec son premier discours devant le Congrès, mardi, mais la bataille ne fait que commencer pour concrétiser des grands chantiers encore mal définis dans leurs détails.

Surfant sur cette vague positive, le locataire de la Maison Blanche est resté quasiment invisible mercredi 1er mars, recevant des chefs parlementaires pour planifier les prochains mois et tenter de parvenir à un consensus sur les ambitieuses réformes de la santé et des impôts.

Le chiffre du jour

48 millions

C’est le nombre de téléspectateurs qui ont regardé l’allocution présidentielle au Congrès, selon Nielsen : c’est plus que Barack Obama en 2016 (31 millions), mais moins que la première fois du président démocrate en 2009 (52 millions).

Le bilan d’autant plus positif pour M. Trump que 76 % des téléspectateurs interrogés par CBS News/YouGov ont approuvé son discours, tandis que 70 % d’entre eux se sentaient plus optimistes après avoir écouté le président, selon une enquête CNN/ORC.

Cerise sur le gâteau pour l’homme d’affaires, Wall Street a terminé en forte hausse, le Dow Jones dépassant pour la première fois les 21 000 points.

Les citations du jour

« C’était un home run, un touch down, un panier à trois points… fantastique. »

Usant – et abusant – des métaphores sportives, Adam Kinzinger élu républicain de l’Illinois à la chambre des représentants a salué le grand oral de Donald Trump devant le Congrès. Une allocution qui a clairement rassuré le Grand Old Party.

« Ce président a été élu par des démocrates, par les travailleurs, les chauffeurs de camions, les garagistes, des hommes et des femmes qui ont les mains calleuses. Il s’est adressé à eux hier [mardi] soir. »

Sur MSNBC, le sénateur du Texas, Ted Cruz, semble lui aussi avoir été convaincu par son rival de la primaire : « Il était différent du discours d’investiture, et c’est en partie car il a passé six semaines dans la fonction, cela pèse sur une personne. »

En bref

  • Le ministre de la justice a dissimulé des contacts avec la Russie

The Washington Post rapporte que le sénateur Jeff Sessions, aujourd’hui ministre de la justice de l’administration Trump, s’est entretenu à deux reprises avec l’ambassadeur du Kremlin à Washington pendant la campagne. Des rencontres passées sous silence lors de son audition de confirmation au Sénat. Selon le journal, les deux hommes se sont notamment parlé en privé en septembre, dans le bureau du sénateur, au sommet de la campagne présumée de cyberattaques russes dénoncée par les services de renseignement américains.

  • Le projet d’un mur à la frontière mexicaine en manque de fonds

La promesse de Donald Trump de construire un mur à la frontière mexicaine en utilisant des fonds déjà disponibles, se heurte à des obstacles financiers. C’est ce que montre un document du département de la sécurité intérieure (DHS) consulté par l’agence de presse Reuters. Pour le moment, le DHS n’a identifié que 20 millions de dollars susceptibles d’être redirigés vers le projet. Cette somme suffirait à payer des contrats d’étude de prototypes, mais ne permettrait pas d’entamer le chantier.

  • L’administration Trump étrille l’Organisation mondiale du commerce

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est incapable d’empêcher les pratiques commerciales déloyales, estime l’équipe en place à Washington. L’administration Trump promet une approche « plus agressive » pour défendre les intérêts américains, qui pourrait passer par des représailles douanières.

« Le statu quo est intenable (…) nos entreprises et nos travailleurs n’ont pas eu de réelle possibilité de se mesurer à la concurrence étrangère », assure l’équivalent du ministère du commerce extérieur américain (USTR) dans son plan d’action annuel remis au Congrès. Le rapport suggère ainsi que les Etats-Unis ne se sentiront pas légalement liés par les décisions de l’OMC qui lui seraient défavorables.