Les graves défaillances de sécurité qui ont touché Yahoo! ont eu raison du bonus annuel de sa présidente. Marissa Mayer a annoncé, mercredi 1er mars dans un communiqué, avoir renoncé à cet avantage, en raison du piratage de 500 millions de comptes d’utilisateurs. La somme doit être redistribuée aux employés de Yahoo!.

« Je suis la présidente de l’entreprise et puisque cet incident s’est produit sous ma responsabilité, j’ai accepté de renoncer à ma prime annuelle et à mon attribution annuelle d’actions. »

La cyberattaque, survenue en 2014, coûte également son poste au directeur juridique du groupe. Le même jour, Ronald Bell a été forcé de démissionner sans indemnités, selon les documents transmis à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain.

Mauvaise gestion des dirigeants

Une commission indépendante a conclu à la mauvaise gestion de la crise par l’équipe dirigeante de Yahoo!, dont plusieurs responsables savaient fin 2016 qu’un piratage avait rendu vulnérables certains comptes d’utilisateurs. Les mesures prises par la firme qui a notamment informé 26 utilisateurs spécifiquement ciblés, sont jugées insuffisantes.

« Bien que d’importantes mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en œuvre en réponse à ces incidents, il semble que certains cadres supérieurs n’ont pas saisi l’ampleur [de l’attaque] ni enquêté », conclu la société dans ces documents.

Ces cyberattaques massives ont menacé de faire dérailler le rachat du groupe par le géant des télécoms Verizon. La semaine dernière, Yahoo! a accepté de réduire de 350 millions de dollars le prix de son activité Internet.

En vertu des termes révisés de l’accord, Verizon devrait payer quelque 4,48 milliards de dollars pour acquérir la firme. Si elle se confirme, cette opération, attendue pour juillet, mettra fin à plus de 20 ans d’indépendance pour Yahoo!.