Le 11 janvier 2016, le jeune homme qui avait 15 ans à l’époque avait agressé à la machette – en pleine rue – Benjamin Amsellem, un enseignant d’une école juive de Marseille portant une kippa. | GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Un adolescent radicalisé qui avait attaqué à la machette un enseignant juif à Marseille il y a un an a été condamné jeudi 2 mars à sept ans de prison et cinq ans de suivi sociojudiciaire, a annoncé l’avocat de la victime, Me Fabrice Larbi, qui a ajouté que ce verdict était une « satisfaction » pour l’enseignant.

Le jeune homme ne fera pas appel, a déclaré son avocat, Me Merabi Murgulia. Son procès se déroulait à huis clos depuis mercredi au tribunal pour enfants de Paris, et une peine de dix ans de prison avait été requise contre lui.

L’adolescent s’était revendiqué de l’Etat islamique

Il s’agit du premier procès terroriste criminel devant le tribunal pour enfants de Paris, qui n’a jusque-là été amené à juger que des délits liés au djihadisme.

Le 11 janvier 2016, le jeune homme, qui avait 15 ans à l’époque, avait agressé à la machette – en pleine rue – Benjamin Amsellem, un enseignant d’une école juive de Marseille portant une kippa. Ce dernier avait réussi à se défendre en parant les coups avec un exemplaire de la Torah qu’il tenait à la main, et n’a souffert que de blessures légères.

L’adolescent s’était revendiqué de l’organisation djihadiste Etat islamique et était poursuivi pour « entreprise terroriste individuelle et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste », avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme.

Huit juges dédiés

Depuis plusieurs mois, le tribunal pour enfants de Paris se prépare à une véritable déferlante de procès djihadistes à la suite de la mise en examen de plusieurs mineurs soupçonnés d’avoir projeté des attentats.

Dès septembre 2016, le président du tribunal a créé un groupe de huit juges sur quatorze. Spécialement formés, des derniers sont les seuls à siéger pour les dossiers djihadistes. Une dizaine d’assesseurs (membres de la société civile qui composent le tribunal avec le juge), se sont également constitués en pôle spécialisé. Une trentaine de juges, assesseurs et éducateurs ont par ailleurs reçu une formation spécifique pour faire face à ce type d’affaire.

En décembre 2016, 50 mineurs, parmi lesquels 14 jeunes filles, étaient mis en examen dans des dossiers djihadistes.