Le prototype d’un Airbus H160 exposé lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, près de Paris, le 13 juin 2015 | © Pascal Rossignol / Reuters / REUTERS

Au revoir Gazelle, Alouette et Dauphin. Place au H160. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé, vendredi 3 mars, que le gouvernement allait commander de « 160 à 190 hélicoptères » à Airbus Helicopters afin d’en faire « la base du futur hélicoptère léger interarmées ».

M. Le Drian avait réservé son annonce pour sa visite au site du groupe Airbus à Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, vendredi. Accueilli « en ami » par le PDG d’Airbus Helicopters, Guillaume Faury, le ministre a demandé à Airbus une première livraison de ces appareils, qui succéderont aux Dauphin, en 2024. Il n’a pas dévoilé le montant de la commande.

Si cette annonce tombe à seulement quelques semaines de l’élection présidentielle, Jean-Yves Le Drian assure cependant qu’il délivrera à son successeur le « message » suivant : « L’hélicoptère est central pour l’avenir et notre sécurité. ».

Le H160, de moyen tonnage, développé à l’heure actuelle sous sa version « civile », a obtenu 68 brevets, notamment pour ses pales courbées qui permettent de diminuer par deux le bruit en vol.

Année 2016 difficile

Au cours de sa visite, Jean-Yves Le Drian est revenu sur les aléas d’Airbus l’an dernier : « Je sais que l’année 2016 a été difficile (…), mais vous avez su montrer votre force commerciale. » Les livraisons militaires, représentant désormais 57 % du chiffre d’affaires du groupe, ont « pallié les difficultés du marché civil », s’est félicité le ministre.

Airbus Helicopters a connu en 2016 son année « la plus difficile depuis 2008 », selon son P-DG, en raison de la baisse de la demande de compagnies pétrolières, avec 353 commandes nettes et 418 livraisons d’appareil.

Pour faire face à ce ralentissement, la division avait annoncé en octobre un plan de 582 départs volontaires, répartis sur ses deux sites de Marignane et de Paris, en 2017 et 2018. L’entreprise emploie 9 200 personnes en France, dont 8 500 à Marignane.

Airbus Helicopters est également visé par une enquête ouverte par le parquet polonais, à la fin d’octobre 2016, qui porte sur un appel d’offres remporté dans un premier temps par le constructeur, puis rompu par la Pologne.