L’Américain Augustine Kofie, figure de la scène graffiti de Los Angeles, est de ces graffeurs émérites dont la pratique en atelier est loin de se résumer à reproduire sur toile ce qu’ils proposent à l’échelle de la ville. Dans un cas comme dans l’autre, son travail est immédiatement identifiable : constructions abstraites tout en lignes rétrofuturistes, camaïeux de couleurs vintage aux accents industriels et volumes porteurs de la mémoire des lettrages à la bombe aérosol de ses débuts.

Côté rue, ses murs ouvrent des perspectives savantes, des brèches aux mécaniques fluides aussi charpentées que leur auteur, serein colosse de 43 ans.

Côté galerie, pour cette exposition intitulée « Build From Memory », tout est affaire de précision et d’orchestration de fragments du temps.

Au fil d’un accrochage qui déploie les explorations spatio-temporelles de l’artiste, on découvre ses collages au cordeau, un mur d’inspiration où son appétence pour le volume semble indiquer de futures incursions vers la sculpture, jusqu’à l’arrivée dans une salle où ses architectures mouvantes s’assouplissent et se font plus aériennes.

« Raygun Golden » (2017), technique mixte (collage, sérigraphie, acrylique, mine…) sur panneau de bois, encadrement en bois réalisé par l’artiste. | © AUGUSTINE KOFIE/COURTESY GALERIE OPENSPACE

« Build From Memory », jusqu’au 1er avril. Galerie Openspace, 116, boulevard Richard-Lenoir, Paris 11e. Du mercredi au samedi de 14 heures à 19 heures. Entrée libre.