Le 20 janvier 1978 paraît le premier 45-tours de la chanteuse, parolière et compositrice Kate Bush. Sur sa face A, la chanson Wuthering Heights, évocation des personnages de Catherine et Heathcliff, du roman Les Hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë. En quelques semaines, c’est un immense succès en Grande-Bretagne et bientôt dans d’autres pays européens conquis par la voix aiguë, la grâce séduisante de son interprète. Et le début d’une longue carrière pour celle qui n’est alors âgée que de 19 ans.

Si la chanteuse a été le sujet de plusieurs livres en anglais, Kate Bush, le temps du rêve est le premier en français. Son auteur, le journaliste Frédéric Delâge, avait déjà rédigé plusieurs ouvrages sur le rock progressif. Il dessine ici le portrait d’une artiste au sens fort du terme, complète – elle écrit ses textes, compose ses musiques, est danseuse, productrice, réalisatrice… Une femme aussi soucieuse de garder pour elle et ses proches sa vie privée – ce qui lui vaut une réputation de recluse mystérieuse – que de conserver le contrôle sur ses actes créatifs.

Album par album – Kate Bush en a réalisé dix en studio de 1978 à 2011, deux en public –, Frédéric Delâge revient sur chaque étape, de la conception à la réalisation, des chansons. Sans recourir à des anecdotes, sauf si elles font sens. Si une chanson est expliquée, c’est par une déclaration occasionnelle de Kate Bush à la presse. Cela donne un ouvrage précis, qui éclaire sur les inspirations de la chanteuse, livres ou films. Et qui insiste sur sa curiosité de musicienne, qui la fera s’intéresser très vite, comme Peter Gabriel, à l’apport des musiques du monde et des technologies sonores à son univers pop.

« Kate Bush, le temps du rêve », de Frédéric Delâge. Photo de couverture : « Singer Kate Bush in the studio, March 1978 » © Alamy. | LE MOT ET LE RESTE

« Kate Bush, le temps du rêve », de Frédéric Delâge, éd. Le Mot et le reste, 216 p., 19 euros.