Le président turc Recep Tayyip Erdogan après son discours à Istanbul le vendredi 3 mars. | OZAN KOSE / AFP

Lors d’un discours prononcé vendredi 3 mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé l’Allemagne d’espionnage en décrivant Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du journal allemand Die Welt, comme un « représentant du PKK » -le Parti des travailleurs du Kurdistan et un « agent allemand ». Le journaliste germano-turc a été arrêté et incarcéré mardi pour « propagande terroriste ».

Le ministère allemand a réagi par communiqué dans la soirée, commentant :« c’est aberrant ». La chancelière Angela Merkel, qui avait critiqué l’arrestation de M. Yücel, a dit vendredi qu’il était « approprié de notre part de critiquer les atteintes à la liberté de la presse » en Turquie.

L’Allemagne « héberge des terroristes » dit Erdogan 

Mr Erdogan reproche également à l’Allemagne de tolérer des rassemblements de séparatistes kurdes alors que le PKK est considérée comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne. Les autorités allemandes « devraient être jugées car elles aident et hébergent des terroristes », a déclaré le chef d’Etat.

Les relations entre les deux pays sont tendues d’autant que les autorités allemandes ont annulé trois meetings prévus en Allemagne, où devaient intervenir deux ministres turcs, en soutien à une réforme constitutionnelle visant à renforcer les pouvoirs de M. Erdogan.

« Ils empêchent mon ministre de la Justice de parler, mon ministre de l’Economie de parler. Je devais moi aussi m’exprimer par visioconférence », a critiqué le président turc.