François Fillon doit présenter, samedi, les grandes lignes de son projet à Aubervilliers. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

François Fillon tente de garder le cap, encore. Après une semaine qui aura vu des dizaines d’élus le lâcher, voire démissionner de son équipe de campagne depuis l’annonce, mercredi, de sa convocation par les juges aux fins de mise en examen, François Fillon a prévu de donner, samedi 4 mars, un meeting à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

Le candidat de la droite à la présidentielle doit présenter les grandes lignes de son projet aux Docks de Paris à partir de 13 heures. Le lendemain, ses soutiens ont prévu d’organiser un « grand rassemblement populaire » sur le parvis des droits de l’homme à Paris.

Ni banderole ni panneau ne seront autorisés. « Seuls les drapeaux tricolores » le seront, précise le communiqué de Bernard Accoyer, secrétaire général du parti Les Républicains. Selon l’hebdomadaire Valeurs actuelles, plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues. Vendredi soir, François Fillon a appelé ses partisans à « résister » et à venir « très nombreux » au rassemblement du Trocadéro.

Un rassemblement qui est une nouvelle source de divisions au sein de l’équipe de M. Fillon et à droite, notamment parce qu’il a été présenté initialement par l’hebdomadaire Valeurs actuelles comme une manifestation « contre les juges » et parce que le mouvement « Sens commun », émanation de la « Manif pour Tous », y est associé. Le président de « Sens commun », Christophe Billan, a déclaré à CNEWS qu’il mobilisait « l’ensemble de son réseau » pour faire du rendez-vous de dimanche une démonstration de force.

Estrosi demande à Fillon de renoncer au rassemblement

Dernier élu en date à exprimer sa « gêne », le président Les Républicains de la région PACA Christian Estrosi. Dans un entretien à Nice Matin, il appelle François Fillon à y renoncer. « Il apparaît clairement que La manif pour tous et Sens commun sont en première ligne dans l’organisation de cette manifestation, et cela me gêne », déclare au quotidien régional M. Estrosi, qui soutenait initialement Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite. « Je ne veux pas que les idées portées par notre famille politique soient dévoyées », ajoute celui qui est aussi premier adjoint au maire de Nice.

« Par ailleurs, ce rendez-vous donne l’impression d’un défi aux institutions de notre pays, et cela n’est pas possible non plus », poursuit-il. « Après avoir pris la défense des policiers, je ne souhaite pas que l’on crée artificiellement des conditions susceptibles de générer des tensions », dit le président de la région PACA, faisant référence aux appels à une contre-manifestation le même jour place de la République.

Hier soir, le directeur de campagne de François Fillon, Patrick Stefanini, a remis sa démission à François Fillon qui l’a acceptée. Patrick Stefanini sera en responsabilité jusqu’à l’issue du grand rassemblement populaire de dimanche place du Trocadéro. Il sera remplacé lundi matin à la direction de campagne par Vincent Chriqui. Parmi les poids lourds de son équipe, Thierry Solère, organisateur de la primaire de la droite, a également annoncé avoir démissionné de ses fonctions de porte-parole du candidat.