Les attaques djihadistes ont augmenté dans le centre du Mali alors que par le passé elles étaient concentrées dans le nord du pays. Ici, un soldat malien lors d’une patrouille entre Gao et Kidal, dans le nord du pays, le 26 juillet 2013. | AFP

Onze soldats maliens ont été tués et cinq blessés, dans la matinée du dimanche 5 mars, au cours d’une attaque contre la base de Boulikessi, dans le centre du Mali, a annoncé le ministère de la défense dans un communiqué lu à la télévision. L’identité des assaillants n’a pas été confirmée. Mais, selon une source sécuritaire régionale, l’offensive aurait été « menée par le groupe du djihadiste Ibrahim Malam Dicko, qui dirige Ansaroul Islam ». L’organisation a revendiqué plusieurs opérations ces derniers mois dans le nord du Burkina Faso voisin, dont le raid le plus meurtrier de l’histoire contre l’armée qui a fait 12 morts et traumatisé le pays.

« Des hélicoptères de l’opération Barkhane ont atterri [sur les lieux] pour nous assister »

Une grande quantité de matériel de guerre a été brûlée ou emportée lors de cette attaque, confirmée par un officier de l’armée malienne à Bamako. Ce dernier a précisé que « des renforts [ont été] envoyés sur place pour traquer les responsables et faire le point sur les dégâts ». « Des hélicoptères de l’opération Barkhane ont atterri [sur les lieux] pour nous assister », a précisé une autre source militaire. En 2016, cette force française a mené 125 opérations dans les cinq pays du Sahel – Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso.

Les attaques djihadistes ont augmenté dans le centre du Mali alors que par le passé elles étaient concentrées dans le nord du pays. En 2012, cette région était tombée sous le contrôle de rebelles touaregs et de groupes liés à Al-Qaida. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Boulikessi est une localité malienne frontalière des provinces burkinabè du Soum et de l’Oudalan qui sont l’objet d’attaques régulières depuis 2015.

Crainte à Tombouctou

Par ailleurs, à quelques heures de l’installation des autorités intérimaires, un vent de panique souffle sur la ville de Tombouctou. Des groupes armés se sont postés à toutes les entrées et sorties de la localité, a constaté un habitant du quartier périphérique d’Abaroudjou. « Les éléments de la CMA [Coordination des mouvements de l’Azawad - ex-rébellion] et de la Plateforme [groupes armés progouvernementaux] ont pris position partout hors de la ville. Nous avons vraiment peur d’être pris entre deux feux », s’inquiète-t-il. Il affirme, en outre, avoir vu « des colonnes de véhicules équipés d’armes lourdes à la sortie de Tombouctou, côté fleuve ».

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Interrogé par l’Agence France-Presse, un fonctionnaire du gouvernorat affirme que la mise en place des autorités intérimaires des régions de Tombouctou et de Teoudeni reste prévue pour ce lundi.