Le collectif d’activistes hongrois qui a poussé le premier ministre conservateur Viktor Orban à retirer la candidature de Budapest de la course aux Jeux olympiques 2024 a annoncé dimanche 5 mars se constituer en parti politique en vue des législatives de 2018. « La gauche et la droite n’ont été capables que de diviser le pays », déplore le mouvement Momentum sur sa page Facebook, affichant sa volonté de se positionner au-delà du clivage partisan.

Inconnu il y a quelques mois, ce groupe de jeunes militants, pour la plupart âgés d’une vingtaine ou une trentaine d’années, s’est révélé avec sa brève campagne contre l’organisation des JO. La collecte de 266 000 signatures contre la candidature hongroise, soit presque le double du total nécessaire pour déclencher l’organisation d’un référendum local, a conduit le gouvernement à jeter l’éponge fin février.

Momentum, qui a tenu son assemblée générale ce week-end, a placé à sa tête Andras Fekete-Gyor, 28 ans. Le collectif entend être présent dans toutes les circonscriptions pour les législatives de l’an prochain.

« Obtenir l’alternance »

A défaut de programme exhaustif à ce stade, le mouvement s’est notamment prononcé pour une meilleure coopération avec les autres Etats membres de l’Union européenne, alors que M. Orban se distingue par ses réguliers bras de fer avec ses partenaires sur la question des migrants notamment. Critique envers la proximité affichée par le chef du gouvernement avec le président russe Vladimir Poutine, Momentum l’est également envers l’opposition de gauche qui peine à constituer une alternative politique.

Néanmoins, le revers infligé par le jeune mouvement au premier ministre, au pouvoir depuis 2010, ne semble pas avoir affecté la popularité de son parti conservateur et souverainiste Fidesz, selon les sondages. « Obtenir l’alternance en 2018 semble irréaliste aux yeux de beaucoup de gens, mais la collecte de plus de 100 000 signatures contre les JO nous semblait aussi impossible », a souligné Anna Orosz, une des responsables de Momentum, citée par la presse.