Deux festivals, un opéra et une chance de participer au Sziget Festival : c’est le printemps sur l’actualité musicale.

UNE VIDÉO : « How Do I Get There », par Don Bryant

Don Bryant - How Do I Get There?
Durée : 03:48

Plus de quarante ans après son plus grand hit I Can’t Stand the Rain, la légende discrète de la soul music Don Bryant a gardé une foi intacte en la musique. Le chanteur et compositeur américain, âgé aujourd’hui de 74 ans, est pourtant longtemps resté dans l’ombre.

Remarqué dans les années 1960 au sein du quartet gospel The Four Kings, il se lance dans une carrière solo qui ne décolle pas, et devient au début des années 1970 compositeur au sein de la prestigieuse équipe du producteur Willie Mitchell sur son label Hi Records (Al Green, Syl Johnson, Ann Peebles…). Il y signe de nombreux tubes pour Solomon Burke, Etta James, O. V. Wright, Otis Clay… dont le fameux I Can’t Stand the Rain en 1973 interprété par Ann Peebles, qui l’a coécrit, avec laquelle il entame une longue et fructueuse collaboration et qu’il épouse en 1974.

Don’t Give Up on Love, nouvel album de Bryant à paraître sur le label Fat Possum, le 12 mai, est dédié à sa femme, retirée de la scène depuis une attaque vasculaire cérébrale en 2012.

Pour son grand retour en solo, le vétéran a enregistré avec la crème des musiciens de Memphis, dont les membres de la Hi Rhythm Section, ainsi qu’aux cuivres Marc Franklin et Art Edmaiston du Gregg Allman Band. Si ses talents de songwriter ne sont plus à prouver (il signe sept chansons originales sur l’album), c’est surtout la voix ici qui marque les esprits, profonde et habitée, sur le premier single teinté de gospel How Do I Get There. Franck Colombani

DEUX FESTIVALS :

  • Tendance jazz à Amiens, du 8 au 10 mars

Affiche du festival Tendance jazz à la Maison de la culture d’Amiens. | DR

Début mars 2016 la Maison de la culture d’Amiens avait organisé, sous le nom de Tendance jazz, une série de concerts destinés à fêter les trente ans d’existence de la compagnie phonographique Label bleu, fondée par Michel Orier, filiale de l’établissement (lui-même inauguré en mars 1966) et la fin de travaux de rénovation, notamment ceux du studio d’enregistrement.

Voici une deuxième édition, cette fois sans anniversaire mais toujours en lien avec des artistes du catalogue Label bleu, que ce soit par de nouvelles sorties ou d’anciens enregistrements.

Sont annoncés : le 8 mars, le saxophoniste et chanteur Thomas de Pourquery avec son groupe Supersonic et un album tout juste publié (Sons of Love), le trio Das Kapital avec le guitariste Hasse Poulsen, le saxophoniste Daniel Erdmann et le batteur Edward Perraud ; le 9 mars le guitariste Louis Winsberg avec son groupe Jaleo, le quartette du tromboniste Daniel Zimmermann ; le 10 mars, le saxophoniste Joe Lovano (par ailleurs au New Morning, à Paris, le 9 mars et Salle Thélème, à Tours, le 11). Sylvain Siclier

Tendance jazz, à la Maison de la culture d’Amiens, 2 place Léon-Gontier. Tél. : 03-22-97-79-77. Du 8 au 10 mars. De 10 € à 29 €.

  • Les Emancipéés à Vannes, du 10 au 12 mars

Affiche du festival Les Emancipéés à Vannes. | DR

Les Emancipéés « avec deux é, pour s’affranchir de la grammaire, marquer une égalité, pour sourire à la nuance ». Dans le texte de présentation de ce nouveau festival, organisé par Scènes du golfe, fusion des théâtres Anne-de-Bretagne à Vannes et La Lucarne à Arredon (Morbihan), la directrice de la structure, Ghislaine Gouby, et le conseiller artistique pour le festival, Arnaud Cathrine, donnent une explication à la graphie de l’intitulé de la manifestation. Laquelle se veut un pont entre plusieurs expressions artistiques, la littérature et la chanson en tête mais pas seulement puisque la danse, le théâtre, la bande dessinée y seront aussi représentés du vendredi 10 au dimanche 12 mars.

Festival volontariste en matière de créations, Les Emancipéés en proposent plusieurs dès ses premiers pas avec des spectacles de la chorégraphe Emmanuelle Huynh à propos de Marguerite Duras et Jeanne Moreau, de Virginie Despentes avec l’actrice Béatrice Dalle et le groupe Zerö à propos de Pasolini, de la chanteuse Claire Diterzi, des musiciens Mickaël Plihon et Mathieu Gauffre avec un big band, de la violoncelliste Maëva Le Berre avec la romancière Véronique Ovaldé à partir de son roman Soyez imprudents les enfants, de la contrebassiste Sarah Murcia avec l’acteur Polydoros Vogiatzis.

Sont aussi à l’affiche Delphine de Vigan et La Grande Sophie, Bastien Lallemant, Camélia Jordana, Vincent Delerm, Charles Berbérian… S. Si.

Les Emancipéés, littérature, chanson et autres libertés, au Théâtre Anne-de-Bretagne, place de Bretagne, à Vannes. Tél. : 02-97-01-62-04. Du 10 au 12 mars. De 5 € à 29 €.

UN OPÉRA : le rare « Ernani » de Verdi à Toulouse

« Ernani », de Verdi, d’après Victor Hugo, au Théâtre du Capitole. | DR

Prime à la rareté. Chef-d’œuvre des « années de galère », deux ans après l’éclatant succès de Nabucco à Milan, Verdi conquiert le cœur des Vénitiens avec Ernani qui triomphe en 1844 à La Fenice. Le premier opéra écrit par le maître de Busseto sur un livret d’après Victor Hugo reprend la trame de la pièce qui suscita la fameuse « bataille d’Hernani » de 1830.

Invention mélodique, rythmes ardents et couleurs dramatiques concourent à la puissance de cet opéra flamboyant qui se déploie avec la fougue et le panache d’un roman de cape et d’épée. L’héroïne, Elvira, est en effet convoitée par trois rivaux : Ernani (ténor), Carlo, roi d’Espagne (baryton), et Silva (basse).

C’est au jeune chef américano-germanique, Evan Rogister, qu’a été confiée la partie musicale tandis que Brigitte Jaques-Wajeman met en scène cette grande fresque politique et amoureuse. Sur le plateau, le ténor sud-coréen Alfred Kim, la soprano américaine Tamara Wilson, le baryton ukrainien Vitaliy Bilyy dans les rôles principaux. Frissons assurés. Marie-Aude Roux

Théâtre du Capitole, place du Capitole, à Toulouse. Tél. : 05-61-63-13-13. Du 10 au 21 mars. De 20,50 € à 109 €.

UN CONCOURS : le tremplin jeunes talents du Sziget Festival

Le Sziget Festival, du 9 au 16 août. | DR

Festival musical le plus fréquenté en Europe avec plus de 500 000 festivaliers recensés durant ses sept jours et nuits de concerts en 2016, le Sziget Festival, organisé sur une île au cœur de la ville de Budapest en Hongrie, propose depuis plusieurs années un tremplin ouvert aux groupes francophones (Belgique, France, Luxembourg et Suisse). Le gagnant sera programmé sur l’une des scènes de la manifestation, prévue du 9 au 16 août.

Dans la liste des conditions pour y participer, il est précisé que le groupe doit être composé de cinq musiciens maximum et ne pas avoir été « distribué par un label commercial major » avant le tremplin. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au mercredi 15 mars. Un jury sélectionnera ensuite dix groupes, dont les compositions seront soumises à un vote du public. Les quatre premiers seront programmés pour la finale lors d’un concert au Point éphémère, à Paris, le 21 avril. S. Si.

Tremplin du Sziget Festival, informations, conditions d’inscriptions en français sur le site du festival.