Nicolas Sarkozy à Paris, le 5 septembre 2016. | GONZALO FUENTES / REUTERS

La droite a un candidat… mais combien de divisions ? Au lendemain du rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes au Trocadéro en soutien à François Fillon, Nicolas Sarkozy a suggéré lundi 6 mars à François Fillon et Alain Juppé une rencontre à trois. Le maire de Bordeaux doit, lui, s’exprimer devant la presse à 10 h 30.

M. Sarkozy a publié un communiqué dans lequel il « propose à François Fillon et Alain Juppé de [se] réunir pour trouver une voie de sortie digne et crédible à une situation qui ne peut plus durer et qui crée un trouble profond chez les Français ».

C’est la première fois que l’ex-chef de l’Etat fait entendre directement sa voix dans la crise que traverse son ancien premier ministre, empêtré dans l’affaire des emplois supposés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.

« François Fillon ne peut pas gagner »

L’initiative a été aussitôt saluée par Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Christian Estrosi, respectivement présidents des régions Hauts-de-France, Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui ont conjointement demandé à rencontrer M. Fillon pour le convaincre d’une « sortie respectueuse ». Selon M. Estrosi, cette réunion devrait porter sur « les conditions qui ne sont plus réunies, aujourd’hui, de l’unité pour pouvoir l’emporter ».

« François Fillon ne peut pas gagner. François Fillon ne peut pas se contenter de dire “c’est moi qui ai la légitimité de la part de la primaire” », a déploré sur CNews M. Estrosi. « Nous voyons bien que ça ne peut plus durer », ajoute le député, tout en admettant que le projet porté par François Fillon « est le bon projet pour gagner ». Selon lui, l’éventuel candidat de substitution sera « capable de porter le projet de François Fillon auquel ont adhéré l’ensemble des électeurs de la droite et du centre ».

Thierry Solère, qui a démissionné vendredi de son poste de porte-parole de la campagne de M. Fillon, s’est lui aussi dit favorable à une rencontre entre MM. Juppé, Fillon et Sarkozy, qui « ont fait 90 % des voix à la primaire ». « Il n’est pas imaginable que, dans la crise que nous vivons, (…) ces personnes ne se voient pas. Il est impératif qu’ils se voient et trouvent la solution à cette crise que nous connaissons », a-t-il plaidé sur RTL.

Au contraire, Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a dit croire « plus que jamais » en la capacité de François Fillon de faire gagner la droite à l’élection présidentielle. « Ce qui s’est passé hier [au Trocadéro] marque un tournant, parce que ce qui s’est passé hier, c’est le soutien du peuple de droite, des électeurs de droite, qui se sont mobilisés assez spontanément autour et derrière François Fillon », a affirmé Eric Ciotti sur RTL.