Le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, à la 53e Conférence de Munich sur la sécurité, en Allemagne, le 18 février 2017. | © Michaela Rehle / Reuters / REUTERS

Jean-Marc Ayrault a jugé « ahurissant » mardi 7 mars que François Fillon « méconnaisse à ce point le niveau élevé de la menace de cyberattaques alors que des institutions publiques et privées en subissent quotidiennement ».

Le candidat de la droite considère en effet l’abandon du vote électronique pour les Français de l'étranger aux élections législatives de juin comme un « déni de démocratie ». Le gouvernement a annoncé lundi avoir décidé d’y renoncer, invoquant des raisons de sécurité. Le contexte électoral est marqué par des soupçons de cyberdéstabilisation, imputée notamment à la Russie.

« Cette atteinte aux droits démocratiques de nos 2,5 millions de Français vivant à l'étranger est scandaleuse », a réagi François Fillon mardi matin dans un communiqué« C'est aussi un beau gâchis d'argent public dont le gouvernement socialiste porte l'entière responsabilité », a-t-il ajouté. Pour lui, la cybermenace n'est qu'un « prétexte visant à masquer l’incompétence » d’un gouvernement qui « change les règles du jeu démocratique à trois mois du scrutin ».

Des critiques « injustifiées »

Le ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a fustigé mardi soir dans un communiqué des critiques « aussi excessives sur la forme qu'injustifiées sur le fond ».

« Je ne peux accepter, en particulier de la part de François Fillon, de voir dans cette décision un “déni de démocratie” », ajoute-t-il. « Je ne peux pas plus tolérer du même François Fillon que mon ministère soit accusé d'un beau gâchis d'argent public, alors que le développement d'un nouveau système de vote électronique se poursuit en vue de son utilisation lors de prochaines échéances électorales à l'étranger. »

Peur des piratages

La décision française a été prise sur la base des recommandations des experts de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes informatiques, a expliqué lundi le secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger.

L’annonce a déclenché hier de vives réactions parmi les députés des Français de l’étranger et les candidats aux législatives.

En février, les Pays-Bas ont eux aussi annoncé leur décision de ne pas avoir recours au vote électronique lors des élections législatives prévues le 15 mars prochain, en raison de possibles piratages informatiques.

Le vote électronique a été instauré en France en 2012, uniquement pour les élections législatives, pour les électeurs inscrits dans l'une des 11 circonscriptions à l'étranger, et pour les élections des conseillers consulaires.

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