La loi adoptée mardi à Budapest s’appliquera tant aux nouveaux venus qu’aux demandeurs d’asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février. | © Laszlo Balogh / Reuters / REUTERS

Le commissaire européen chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos, se rendra prochainement en Hongrie pour une « discussion sérieuse » avec les autorités de ce pays.

Cette annonce intervient alors que le Parlement à Budapest a voté mardi 7 mars le rétablissement de la mise en détention systématique de tous les demandeurs d’asile présents sur le territoire hongrois, une mesure que la Hongrie avait abrogée en 2013, sous la pression notamment de l’UE, du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) et de la Cour européenne des droits de l’homme.

Au cours d’une réunion hebdomadaire de ses membres, l’exécutif européen a examiné « la situation juridique concernant la Hongrie » après ce vote, a indiqué une porte-parole de la Commission. Le Conseil de l’Europe, qui siège à Strasbourg, a pour sa part estimé mercredi que la nouvelle loi hongroise constituait une violation de la Convention européenne des droits de l’homme.

« Le fait de priver automatiquement de leur liberté tous les demandeurs d’asile serait une violation claire des obligations de la Hongrie » au titre de cette Convention, a déclaré le commissaire aux droits de l’homme de cette organisation paneuropéenne, Nils Muiznieks.

« Zones de transit »

La loi adoptée mardi à Budapest s’appliquera tant aux nouveaux venus qu’aux demandeurs d’asile déjà hébergés dans le pays, au nombre de 586 en février. Ce texte prévoit que les migrants seront placés dans des « zones de transit » aux frontières serbe et croate, où il seront détenus dans l’attente d’une décision définitive concernant leur demande d’asile. Il leur sera possible de quitter les lieux s’ils retournent dans le pays par lequel ils sont arrivés.

Selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), « placer en détention une personne dans le but de lui refuser l’entrée sur le territoire ou de la renvoyer (dans son pays d’origine) doit être une mesure de dernier recours, uniquement si des alternatives moins cœrcitives ne peuvent être utilisées », a rappelé M. Muiznieks.