Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a demandé, mercredi 7 mars, l’établissement d’une commission d’enquête sur les violences contre les civils en République démocratique du Congo (RDC).

« Mon bureau a récemment signalé un certain nombre de graves violations des droits de l’homme dans les provinces de Kasaï et de Lomami. Je félicite le gouvernement d’avoir pris rapidement des mesures pour enquêter » sur ces « allégations de meurtres par des soldats », a déclaré M. Zeid devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Mais « étant donné les rapports récents de violations graves et la découverte de trois charniers, j’exhorte le Conseil à établir une commission d’enquête afin de se pencher sur ces allégations », a-t-il ajouté.

Il a également indiqué que son « bureau surveillera attentivement les développements judiciaires concernant les actions des forces de sécurité qui ont entraîné la mort de plus de 100 personnes en septembre et en décembre 2016 ».

« Aucun progrès véritable »

Il a par ailleurs déploré qu’« aucun progrès véritable n’a été accompli » dans le contexte de l’accord conclu le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition.

Ce compromis prévoit que le président Joseph Kabila, dont le mandat s’est achevé le 19 décembre et à qui la Constitution interdit de se représenter, restera en place pour une année supplémentaire. En contrepartie, l’opposition doit diriger un gouvernement de transition jusqu’aux nouvelles élections prévues fin 2017.

En février, M. Zeid avait appelé la RDC à mettre un terme aux « violations massives des droits de l’homme », dont apparemment des exécutions sommaires, perpétrées par ses forces armées.

« Il existe des allégations crédibles de violations massives des droits de l’homme dans les provinces du Kasaï (Kasaï-Occidental et Kasaï-Oriental) et de Lomami (…) notamment des personnes prises pour cibles par les soldats pour leur affiliation supposée à une milice locale », avait-il affirmé.

Le Kasaï est le théâtre, depuis septembre 2016, d’une rébellion provoquée par la mort le mois précédent, lors d’une opération militaire, d’un chef coutumier local, Kamwina Nsapu, entré en conflit entre le pouvoir central de Kinshasa.