Le trompettiste Ibrahim Maalouf, le 16 juillet 2016 à Carhaix-Plouguer, lors de la 25e édition du Festival les Vieilles Charrues. | FRED TANNEAU / AFP

Visé par une enquête du parquet de Créteil, dans le Val-de-Marne, pour atteinte sexuelle, le trompettiste Ibrahim Maalouf a dénoncé, jeudi 9 mars, de « fausses informations » dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. Il est reproché à l’artiste franco-libanais d’avoir embrassé une collégienne dans son studio d'enregistrement d'Ivry-sur-Seine.

« Les accusations d'une très grande gravité portées à mon encontre m'ont indigné et je suis aujourd'hui en état de choc. (...) De fausses informations extrêmement préjudiciables ont été délibérément diffusées dans le seul but de me décrire comme un prédateur sexuel. »

Les faits remontent à fin 2013. L'adolescente de 14 ans, scolarisée en troisième, vient de passer une semaine de stage auprès de M. Maalouf, qui a récemment reçu le César de la meilleure musique originale pour Dans les forêts de Sibérie. Un baiser est échangé à l'issue de cette formation.

Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte déposée par les parents de la jeune fille, en janvier 2016. Elle a débouché sur le placement en garde à vue du musicien, en janvier 2017, dans les locaux de la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, chargée des investigations.

« Il a évoqué un acte unique qu'il a immédiatement regretté », avait raconté vendredi à l'AFP la procureure de Créteil, Laure Beccuau, insistant sur le fait que « la qualification d'atteinte sexuelle » avait été retenue. Celle-ci est « différente de l'agression sexuelle car elle implique le consentement de la victime mineure ».

« Sévèrement jugé devant le tribunal médiatique »

M. Maalouf, 36 ans, s’est indigné du fait que plusieurs médias aient initialement fait état d'une enquête pour « agression sexuelle ».

« [C’est] absolument honteux de faire croire qu'il y a eu “agression sexuelle”, et encore mois de reconnaissance de ma part de cette supposée agression sexuelle, puisque c'est absolument faux. »

Il a également démenti l'information selon laquelle il aurait « admis avoir demandé l'envoi d'une photo de nu » à l'adolescente. « Sévèrement jugé devant le tribunal médiatique », sa vie étant devenue « un enfer », Ibrahim Maalouf a expliqué avoir donné instruction à ses avocats d'engager une action en diffamation contre « les responsables de ce lynchage injuste ».

Dans « un état psychologique compliqué », la jeune fille doit être à nouveau interrogée « sur les déclarations de l’artiste », avait confié vendredi la procureure. L’adolescente est décrite comme étant « dans une relation d'admiration face à son idole ». Cette nouvelle audition devra confirmer la qualification d'atteinte sexuelle, « qui est celle retenue en l'état », avait ainsi souligné la magistrate. De tels faits peuvent être sanctionnés d'une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.