Donald Trump a accusé Pékin d’affaiblir délibérément sa devise pour doper ses exportations. | JASON LEE / REUTERS

Après les propos répétés de Donald Trump, d’abord comme candidat puis comme président, accusant volontiers Pékin d’affaiblir délibérément sa devise pour doper ses exportations, le gouverneur de la banque centrale chinoise (PBOC), Zhou Xiaochuan, s’est attaché, vendredi 10 mars, à désamorcer la controverse :

« La volatilité du yuan en 2016 a été entretenue par des investissements chinois effrénés à l’étranger (…) et par les incertitudes liées à l’élection américaine. »

En 2016, le yuan a chuté de 7 % face au billet vert : les fuites massives de capitaux, sortis de Chine par des investisseurs affolés par l’essoufflement de l’économie et en quête de placements plus rémunérateurs, ont largement plombé le yuan, en dépit des restrictions prises par les autorités pour endiguer l’hémorragie.

Mais à rebours des accusations de M. Trump, Pékin s’est efforcé d’enrayer le déclin de sa monnaie, rachetant des yuans à tour de bras en puisant dans les réserves de changes du pays. Celles-ci ont fondu d’un quart en deux ans, suscitant l’inquiétude : « Un phénomène parfaitement normal », selon M. Zhou.

« Avec la stabilisation de l’économie chinoise (…) le yuan devrait rester relativement stable cette année », a martelé le gouverneur, rappelant qu’il n’y avait « pas de fondement pour une dépréciation continue du yuan ».

Incertitudes pour 2017

Mais le gouverneur a dû reconnaître qu’il était difficile d’exclure d’imprévisibles « fluctuations » du yuan : « Le marché des changes est très sensible à la conjoncture internationale et aux évolutions internes de la Chine, personne ne sait ce dont sera fait 2017. » Avant d’imputer ces éventuelles turbulences… à Washington.

« L’écart » entre le relèvement des taux d’intérêt aux Etats-Unis et une politique monétaire chinoise ultra-accommodante, est un « facteur perturbateur » à « court terme », a-t-il expliqué, car « l’argent va là où les taux sont élevés ».