Charles Hourcade, assistant parlementaire d’une députée du Front national au Parlement européen, Marie-Christine Boutonnet, a été mis en examen dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs visant le parti frontiste, a rapporté au Monde une source judiciaire, vendredi 10 mars.

Un temps recensé comme graphiste du FN à Nanterre, Charles Hourcade a été mis en examen le 6 mars pour « recel d’abus de confiance ». Il s’agit de la seconde mise en examen dans ce dossier, après celle de la chef de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset. Cette dernière est soupçonnée d’avoir été salariée comme assistante parlementaire « accréditée » de Mme Le Pen au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016, un statut qui suppose une présence effective à Strasbourg ou à Bruxelles, alors qu’elle exerçait, en fait, ses activités au sein du parti.

Convoquée cette semaine chez le juge, Marie-Christine Boutonnet ne s’est pas rendue à sa convocation. Marine Le Pen, convoquée ce vendredi chez le juge d’instruction, a également refusé de s’y rendre, dénonçant « une opération politique » à moins de cinquante jours du premier tour de la présidentielle.

Doute sur l’effectivité des emplois

L’information judiciaire a été ouverte en décembre par le parquet de Paris, qui menait une enquête préliminaire depuis mars 2015. Les juges d’instruction tentent de déterminer si le FN a mis en place un système pour rémunérer ses cadres ou employés avec des fonds publics de l’Union européenne, via des contrats d’assistants de députés.

Le Parlement européen, qui s’est constitué partie civile dans cette affaire, avait saisi la justice française sur les cas d’une vingtaine d’assistants parlementaires. En cause, leur présence à des postes figurant dans le dernier organigramme du parti en France, qui peut faire douter de leur emploi effectif à l’assemblée siégeant à Strasbourg.

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