Des étudiants de Rennes 2 préparent une assemblée générale contre la loi El Khomri, le vendredi 4 mars 2016. | Eric Nunès

C’était un engagement du candidat Hollande en 2012 : un quiquennat dont la « priorité » irait à la jeunesse. Une mandature plus tard, des organisations de jeunesse déçues par le bilan de l’exécutif interpelle les candidats à l’élection présidentielle , les mettant en garde : 2017 ne doit pas se faire « sans les jeunes ».

Les organisations (Mouvement jeunes communistes de France, l’UNEF, l’UNL, les Jeunes écologistes, l’Union des étudiants communistes, le SGL, la LMDE, le Mouvement rural de jeunesse chrétienne, la Jeunesse ouvrière chrétienne et le Mouvement des jeunes socialistes) veulent rassembler les jeunes comme elles avaient pu le faire au printemps, lors de la mobilisation pendant le mouvement contre la loi travail. « Une génération s’était retrouvée dans la rue, et une forme de politisation de la jeunesse s’était fait jour. Cette génération d’engagés n’a pas disparu », avertit Thomas Kekenbosch, du Mouvement des jeunes socialistes (MJS).

« Peu d’avancées pour les jeunes »

Sans appeler à voter pour un candidat précis, elles affirment éviter le risque de l’abstention et proposent « un projet commun pour les jeunes, en revendiquant un statut social comme socle de droits collectifs, garantissant la reconnaissance et la réalisation de chaque jeune de la formation jusqu’à l’emploi ».

A travers 25 propositions, elles réclament notamment un droit à la formation pour tous, le CDI comme norme d’embauche, un droit aux transports et au logement autonome pour les jeunes, une prise en compte des années d’études et de chômage dans le calcul de la retraite, la lutte contre le contrôle au faciès, ou encore la création de conditions d’accueil dignes pour les migrants, etc.

Elles déplorent « le peu d’avancées pour les jeunes » ces cinq dernières années, et souhaitent que le sujet « soit au cœur du débat de la présidentielle ». « La question des jeunes est soit mise de côté, soit abordée de manière paternaliste ou autoritaire », regrette Lilâ Le Bas, présidente de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF).

Pas de satisfecit accordé au gouvernement. « Sur la priorité jeunesse, ça n’a clairement pas été à la hauteur », lâche Camille Lainé, secrétaire générale du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF).