Benoît Hamon, entouré du maire de Lamentin Jocelyn Sapotille (à gauche) et Victorin Lurel (à droite), lors d’une réunion au Gosier, en Guadeloupe, le 11 mars 2017. | HELENE VALENZUELA / AFP

Le candidat du Parti socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a salué samedi 11 mars lors d’un meeting en Guadeloupe, « l’excellent bilan du quinquennat » de François Hollande sur les outre-mer, dont « à peu près tous les engagements ont été tenus ».

Dans une terre de gauche qui a voté massivement pour Manuel Valls à la primaire socialiste (à près de 75 %), et qui avait largement choisi François Hollande en 2012 (près de 72 %), M. Hamon s’est gardé de trop critiquer le président.

« On peut saluer le bilan de Hollande et [Victorin] Lurel [l’ancien ministre des outre-mer et député de Guadeloupe] sur les outre-mer », tout en souhaitant supprimer la loi travail, a-t-il concédé devant la presse.

« Continuer l’effort »

Les retards de développement avec la métropole « ont été partiellement rattrapés mais il faut continuer l’effort », a-t-il déclaré devant plus de 300 militants réunis aux Abymes, près de Pointe-à-Pitre, après une arrivée dans un relatif anonymat à l’aéroport Aimé-Césaire.

L’ombre de François Hollande a plané sur le meeting, avec les lapsus de la présidente du Conseil départemental de Guadeloupe Josette Borel Lincertin, qui a appelé à trois reprises le candidat Hamon « François », déclenchant les rires de l’assistance.

Accompagné de plusieurs élus guadeloupéens - dont Victorin Lurel - qui avaient choisi Valls à la primaire, M. Hamon a présenté un plan de 64 mesures pour les Outre-mer, soulignant que ces territoires connaissaient « une pauvreté plus forte qu’ailleurs, un échec scolaire plus fort qu’ailleurs ».

Il a ainsi promis de maintenir la surrémunération des fonctionnaires en outre-mer, de faire des outre-mer des territoires pionniers dans « l’économie verte et l’économie bleue », et de maintenir les dotations aux collectivités locales.

En matière d’éducation, il s’est engagé à limiter à 20 le nombre d’élèves par classe de CP, CE1 et CE2, et à mettre en place un droit à la scolarisation dès l’âge de 2 ans.

Il a défendu son projet de revenu universel d’existence, qui fait débat en Outre-mer, où des jeunes sont parfois « issus de familles où plus personne ne travaille », a-t-il reconnu. Il entend développer en parallèle des dispositifs « pour aller chercher les jeunes et leur proposer des solutions adaptées, individualisées », de retour vers l’emploi.

En Martinique dimanche

Il a aussi promis qu’il reprendrait une proposition de loi du député Lurel pour mettre en place une loi d’indemnisation pour les victimes du chlordécone, un insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien longtemps utilisé dans la production de bananes aux Antilles.

Citant l’écrivain Aimé Césaire, il a demandé aux Guadeloupéens de « reconquérir l’espérance, lucidement et hors de toute naïveté ». « Il peut y avoir, il va y avoir un président socialiste », a-t-il assuré.

Loin des défections de la métropole, les socialistes guadeloupéens l’ont assuré de leur soutien. « Quoi qu’ait été ta position vis à vis du gouvernement, tu mérites ta place dans la lignée des hommes d’Etat de notre famille politique », lui a déclaré Mme Borel Lincertin. « On est activement à tes côtés », a ajouté le député Victorin Lurel. « La loyauté fait partie des valeurs socialistes. Lorsqu’on a joué un jeu avec des règles et qu’on a perdu, on doit respecter la parole donnée. »

Benoît Hamon poursuit son voyage dimanche en Martinique, avec un autre meeting en soirée.