Bougies et messages déposés sur la Promenade des Anglais en hommage aux victimes des attentats de Nice, le 17 juillet 2016. | PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Un couple suspecté de s’être fait passer pour de fausses victimes de l’attentat de Nice sera jugé le 19 avril par le tribunal correctionnel de Grasse (Alpes-Maritimes), qui les avait déjà condamnés pour avoir prétendu être victimes des attentats de Paris, a appris l’Agence France-Presse (AFP) dimanche 12 mars de source judiciaire.

Condamnés en décembre 2016 à des peines de prison ferme, le couple - un homme de 36 ans et une femme de 29 ans domiciliés à Cannes avec leurs deux enfants - a fait appel de cette décision. Il sera jugé par la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 28 mars.

Lors de la première comparution, ils avaient reconnu les faits, affirmant avoir dépensé intégralement les 60 000 euros alloués par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d’autres infractions (FGTI), notamment dans l’achat de véhicules destinés à la revente. L’homme avait été condamné à 6 ans et la femme à 3 ans d’emprisonnement.

Jusqu’à 14 ans d’emprisonnement

Ces peines avaient été les plus lourdes jamais prononcées dans ce genre de dossier. Le tribunal de Grasse avait voulu l’« application particulièrement stricte » de la loi dans un souci « d’exemplarité pénale ».

Pour constituer son dossier d’indemnisation, le couple avait prétendu avoir été présent près du stade de France le soir du 13 novembre 2015. La femme avait été selon elle « soufflée » par l’une des explosions déclenchées par les djihadistes de l’Etat islamique lors de leur attentat.

L’enquête de police avait été ouverte après un signalement du FGTI, après que les deux escrocs présumés s’étaient de nouveau manifestés auprès du Fonds de garantie, cette fois pour se faire indemniser après l’attentat de Nice, qui a fait 86 victimes le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais. L’enquête a établi que le 13 novembre, le couple était présent sur la Côte d’Azur et non à Paris.

A la suite du premier jugement, chaque concubin avait également été condamné à verser 30 000 euros au FGTI, qui s’était porté partie civile. Lors du procès qui s’ouvrira en avril, en état de récidive légale, les deux époux encourent jusqu’à 14 ans d’emprisonnement.