Sur fond de tensions entre Ankara et plusieurs pays de l’Union européenne (UE), un ministre turc a évoqué, lundi 13 mars, un « réexamen » du pacte sur la lutte contre l’immigration clandestine entre la Turquie et l’UE. « La Turquie devrait réexaminer le volet des passages terrestres » figurant dans le pacte, a déclaré le ministre des affaires européennes turc, Ömer Çelik, cité par l’agence de presse progouvernementale Anadolu.

Les déclarations de M. Çelik surviennent en pleine crise diplomatique avec les Pays-Bas à la suite de leur refus d’autoriser deux ministres turcs à participer à des meetings de soutien de la diaspora turque au président, Recep Tayyip Erdogan, en vue d’un référendum sur le renforcement de ses pouvoirs prévu le 16 avril. Plusieurs pays européens ont exprimé leur solidarité avec les Pays-Bas.

Assécher le flux de passages clandestins

Le pacte migratoire, conclu le 18 mars 2016 entre le gouvernement turc et l’Union européenne, a permis d’assécher le flux de passages clandestins vers l’Europe via les îles grecques en mer Egée.

Une des clauses de cet accord stipule que la Turquie « prendra toutes les mesures nécessaires pour éviter que de nouvelles routes de migration irrégulière, maritimes ou terrestres, ne s’ouvrent au départ de son territoire en direction de l’UE ». La Turquie partage des frontières terrestres avec la Grèce et la Bulgarie.

Selon Anadolu, M. Çelik a seulement évoqué les routes « terrestres », car remettre en cause l’application des dispositions du pacte portant sur les routes maritimes mettrait en péril la vie de migrants qui tenteraient de rejoindre l’Europe par mer. Ce pacte migratoire a été remis plusieurs fois en cause par des responsables turcs au gré des tensions dans les rapports entre la Turquie et l’UE, mais il continue d’être mis en œuvre sans problème majeur.