Etudiants lors d’une manifestation dénonçant la victoire de Donald Trump, le 9 novembre 2016, à Seattle (Washington). | Karen Ducey / AFP

« Près de 40 % des universités américaines constatent une baisse du nombre de candidatures d’étudiants étrangers. Les spécialistes de l’accueil rapportent une certaine inquiétude des étudiants et de leurs familles concernant l’obtention de visas, en même temps que la crainte d’un climat moins accueillant aux Etats-Unis », indique une enquête menée en février auprès de 250 « colleges » et universités américains, révélée par Inside Higher Ed, mardi 13 mars.

La diminution la plus « flagrante » concerne les candidatures des étudiants originaires du Moyen-Orient, « 39 % pour les bachelors (undegraduate) et 31 % pour les masters (graduate) », souligne le site spécialiste de l’enseignement supérieur.

Alors que le nombre d’étudiants étrangers aux Etats-Unis vient de franchir la barre du million, la communauté universitaire (professeurs et étudiants) s’est inquiétée des conséquences du décret migratoire de Donald Trump, pris le 27 janvier et interdisant temporairement l’accès des Etats-Unis aux réfugiés du monde entier et aux ressortissants de sept pays musulmans. Bloqué en justice, il a été remplacé par un décret similaire, applicable à compter du 16 mars pour trois mois, aux réfugiés et à six nationalités (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen).

Les conséquences de cette fermeture des frontières américaines se font ressentir bien au-delà des pays visés par le décret. Ainsi, les universités interrogées pour l’enquête rapportent que les candidatures des étudiants chinois et indiens, deux nationalités qui représentent presque la moitié des étudiants internationaux aux Etats-Unis, commencent, elles aussi, à marquer le pas. Or, « même si une majorité d’institutions ne constate pas de baisse des inscriptions d’étudiants étrangers [35 % notent même une hausse], le manque à gagner des frais d’inscriptions des étudiants internationaux pourrait se faire cruellement ressentir dans les années à venir pour les universités américaines », analyse Inside Higher Ed.

Juste après l’élection de Donald Trump, en novembre 2016, le directeur du Center for International Higher du Boston College, Philip Altbach, jugeait « très probable » que l’Australie, le Canada et d’autres pays offrant des cours en anglais bénéficieront d’une hausse des candidatures d’étudiants étrangers. En revanche, le Royaume-Uni post-Brexit, « dans la même situation que les Etats-Unis », lui semblait désormais perçu comme « peu accueillant pour les étrangers ».

Une situation dont pourraient profiter les universités françaises. En février, l’université Paris-Seine invitait les institutions britanniques à manifester « leur intérêt » pour une éventuelle installation sur le futur campus international situé sur les bords de l’Oise.